Vendredi dernier, il y a eu « la mère de tous les mouvements », selon les termes d’un haut responsable de la diplomatie belge. Tous les quatre ans, les ambassadeurs sont nommés à de nouvelles affectations ou doivent, après deux mandats de quatre ans, revenir à Bruxelles pour une durée similaire.
- Habituellement, c’est un véritable défi pour la diplomatie et le ministre des Affaires étrangères, un poste actuellement occupé par Hadja Lahbib (MR). Mais, au sein du gouvernement, on reconnaît que « cette fois, les libéraux semblent avoir particulièrement bien travaillé ». En effet, il est remarquable de constater le nombre important de hauts diplomates du camp libéral qui ont été favorisés.
- Plus étonnant encore : plusieurs diplomates du comité directeur des Affaires étrangères, normalement pas encore prêts à être nommés ambassadeurs selon le calendrier habituel, ont été inclus dans ce mouvement.
- « Cela a rendu cette édition vraiment spéciale : les membres des cabinets, mais aussi tous les diplomates déjà en mouvement, et ceux du comité directeur à Bruxelles, ont soudainement postulé pour tous les postes vacants. Ainsi, pour 37 postes ouverts, il y avait pas moins de 60 candidats« , explique une source diplomatique. « Cela a vraiment gâché la fête pour certains. »
- Il y a aussi des critiques fondamentales sur ce que Lahbib a permis : « Le problème est que le système est déséquilibré. Il n’est pas rare d’avoir une année plus chargée, mais cette année, le mouvement est vraiment très important. L’année prochaine sera beaucoup plus calme ». Le fait que ce soit aussi la dernière année de ce gouvernement, avec ces ministres au pouvoir, est considéré comme pure coïncidence.
- Il était déjà évident que Peter Moors, le conseiller diplomatique principal et chef de cabinet des Affaires étrangères du Premier ministre De Croo, souhaitait redevenir ambassadeur : il revient à la diplomatie, au poste prestigieux d’ambassadeur auprès de l’Union européenne. Bert Versmessen, ancien ambassadeur au Rwanda et proche de Vooruit, est également nommé à l’UE.
- Trois directeurs du comité de direction des Affaires étrangères se sont soudainement lancés : Jeroen Cooreman, affilié à l’Open Vld, qui part pour Londres, et Sophie De Smedt, sans expérience multilatérale, qui se rend à New York pour l’ONU. Piet Heirbaut, étiqueté cd&v, est nommé au réputé poste de Berlin.
- Du cabinet de Lahbib, et également du comité de direction, Jan Hoogmartens, un libéral flamand, est nommé à Washington DC. Le diplomate MR, Christophe De Nijs, part pour Kiev. Tandis que Julien de Fraipont, un autre conseiller MR du cabinet, est envoyé à Bakou.
- Et du côté du Premier ministre, il n’y a pas que Moors ; Skander Nasra, conseiller diplomatique, obtient le poste d’ambassadeur à Bangkok.
- Pour les verts, Annelies Verstichel, conseillère diplomatique du cabinet de la vice-Première ministre verte Petra De Sutter, est nommée à Addis-Abeba. Du cabinet du vice-Premier ministre Vincent Van Peteghem (cd&v), Bart Lammens devient ambassadeur à Lisbonne.
- Stefaan Thijs, ancien ambassadeur en Éthiopie et de tendance socialiste, est affecté à Tel Aviv. Stéphane Mund, du MR, est nommé ambassadeur au Caire. Thomas Lambert, affilié à l’Open Vld, se rend à Vienne, à l’OSCE.
- Ainsi, la diplomatie semble de plus en plus être un domaine dominé par les libéraux, « car les postes à Madrid, Genève, Ankara, Le Caire, ainsi qu’à Moscou et Strasbourg, sont tous attribués à des diplomates du MR« , souligne une source gouvernementale.