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Javier Milei, « El Loco », nouveau président d’Argentine : du Trump sous stéroïdes

Javier Milei, « El Loco », nouveau président d’Argentine : du Trump sous stéroïdes
Javier Milei. (Photo by LUIS ROBAYO/AFP via Getty Images)

Ça a été confirmé dans la nuit de lundi à mardi, à l’heure européenne : Javier Milei a remporté les élections en Argentine avec 55,69% des voix, contre 44,3% à son rival de centre-gauche, le ministre des Finances Sergio Massa, pourtant en tête au premier tour.

Qui est Javier Milei ?

  • Né en 1970, il est le rejeton d’une femme au foyer et d’un conducteur de bus du quartier de Villa Devoto, à Buenos Aires. Une famille d’origine italienne avec laquelle il a plus tard complètement coupé les ponts, évoquant des abus. Selon une biographie non autorisée, il aurait de même eu une enfance difficile, marquée par le harcèlement scolaire, et c’est de là que viendrait son surnom El Loco – « Le fou ».
  • Après un passage dans le football semi-professionnel, il se prend de passion pour l’économie, selon lui en contemplant les ravages de la crise d’hyperinflation de 1989, quand les Argentins ont été confrontés à une hausse exponentielle des prix des denrées alimentaires qui semble l’avoir fascinée.
  • Grand amateur de musique, il a chanté dans un groupe nommé Everest, majoritairement des reprises des Rolling Stones. Il est aussi un grand fan de Bob Marley, mais également d’opéra, et selon ses proches, il en chante régulièrement.

Conan, un amour éternel

  • Sa réputation de « El Loco » ne le quittera jamais, toutefois, même si on peut se demander s’il n’en joue pas. Javier Milei a été visiblement fort affecté par le décès de Conan, son chien, en 2017. Il communique encore régulièrement avec lui par l’entremise d’un médium, et pour lui Conan n’est pas mort : il siège à la droite de Dieu. Il a d’ailleurs fait cloner son défunt chien. Il vit actuellement avec cinq clones de Conan dans son appartement. Ce qui cause des problèmes dans le voisinage, car il s’agit d’imposants animaux de type mastiff.
  • Il assure aussi avoir communiqué avec Dieu au cours de ces séances de spiritisme, lequel lui aurait demandé de devenir président. Selon le journaliste Juan Luis González, Milei aurait lâché à un proche : « J’ai vu la résurrection du Christ trois fois, mais je ne peux pas en parler. Ils diraient que je suis fou. » Il semble aussi persuadé qu’il a rencontré pour la première fois Conan dans une vie précédente ; à l’époque, le chien était un lion, et lui un gladiateur dans le Colisée.

Tout peut se régler avec une tronçonneuse

  • L’ancien imitateur de Mick Jagger deviendra ensuite célèbre en tant que commentateur économique dans des émissions de télévision, dans lesquelles il mêlera sujets économiques et sexe tantrique. Une notoriété qui l’a aidée à lancer une carrière en politique il y a environ cinq ans. Il a été élu au congrès en 2021 pour son parti Libertad Avanza, avec un plein cap vers le populisme ultralibéral en économie, et largement à l’extrême-droite sur tous les sujets de société.
  • Sa mascotte en politique : une tronçonneuse, outil qu’il a d’ailleurs brandi dans une manifestation. Histoire « d’abattre à la tronçonneuse » la banque centrale d’Argentine, afin d’abandonner la monnaie nationale et de « dollariser » l’économie. La tronçonneuse est devenue un véritable symbole de sa campagne, de même que le lion, une autre image qui semble l’obséder.
  • Au passage, il réserve le même sort aux ministères de la Santé, de l’Éducation, des Affaires sociales, et du Droit des femmes – auxquelles il veut supprimer le droit à l’avortement, obtenu de haute lutte en 2020. Selon le désormais nouveau président, tout cela peut être privatisé.
  • Du Trump ou du Bolsonaro sous stéroïdes donc, qui promet bien sûr d’en finir avec les classes corrompues que sont les politiciens et les journalistes. Là où ces deux-là maintenaient encore une façade de respect des institutions durant leur mandat (beaucoup moins après), l’Argentin n’en a visiblement cure.

Mais s’il a été élu président, le parti de Javier Milei contrôle seulement 38 des 257 sièges de la chambre basse de l’Argentine et huit des 72 du sénat. La gouvernance s’annonce sans doute plus compliquée que ce qu’il avait entrevu dans ses séances de spiritisme.

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