750 millions de moustiques génétiquement modifiés relâchés pour détruire leur propre descendance

La Floride vient d’être autorisée à relâcher 750 millions de moustiques génétiquement modifiés entre 2021 et 2022. Le but: réduire le nombre d’individus de l’espèce Aedes aegypti vectrice de maladie comme la Dengue, le chikungunya ou la fièvre jaune.

Le principe de l’opération est assez simple. Les 750 millions de moustiques mâles vont aller se reproduire avec les femelles de cette espèce. Mais le moustique OGM est porteur d’une protéine qui va tuer tous les bébés femelles qu’il aura engendrés, car seules les femelles piquent et donc transmettent les maladies. À terme, la population de l’espèce devrait fortement diminuer dans la région.

Cette technique a l’avantage d’être une alternative aux pesticides. Au lieu de tuer chaque année les moustiques chimiquement, la Floride espère plutôt réguler la population d’Aedes aegypti. Le projet est en cours depuis 2009, mais vient juste d’être approuvé par l’Agence américaine pour la protection de l’environnement.

Les ONG en colère

La technique développée par la société de biotechnologie britannique Oxitec est loin de faire l’unanimité. Pour les ONG de défense de l’environnement, ces moustiques OGM sont dangereux pour l’homme, pour l’environnement et pour les autres espèces de la région. Elles craignent notamment un déséquilibre de l’écosystème, mais aussi le développement d’une espèce beaucoup plus résistante. Certaines organisations n’ont pas hésité à qualifier ce projet ‘d’expérience Jurassic Park’ qui pourrait devenir hors de contrôle. Une pétition qui rassemble déjà plus de 235.000 signatures a été lancée.

L’entreprise Oxitec l’assure: ‘Il n’y a aucun risque pour l’environnement ou pour les humains’. Si l’expérience est un succès, elle permettra même de diminuer la présence de certaines maladies pour lesquelles il n’existe pas de véritables traitements ni de vaccin.

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