Alors que les prix de l’immobilier ont encore grimpé en 2022, malgré la hausse des taux d’intérêt, on s’attend à une stabilisation pour 2023, en dessous de l’inflation. Mais de nouvelles tendances devraient émerger l’année prochaine, rapporte l’agence de communication immobilière Bereal.
1. Les logements au gaz (et au mazout) vont prendre un coup
Les primes pour les chaudières au gaz ou au mazout, c’est terminé. C’est le résultat du plan climat au niveau belge. La Wallonie, de son côté, envisage d’interdire le mazout pour les nouveaux logements dès 2024, et une interdiction pure et simple entre 2025 et 2027. Les passoires-énergétiques devront aussi être rénovées et isolées, sans quoi elles ne pourront plus être louées. Bruxelles interdira la commercialisation de chauffage à mazout en 2025. La Flandre a, elle, décidé d’interdire les raccordements au gaz pour les nouvelles constructions dès 2026. Rappelons qu’une immense majorité des logements sont chauffés au gaz en Flandre et à Bruxelles. En Wallonie, 50% de la population se chauffe toujours au mazout.
Le Belge est désormais obnubilé par les prix de l’énergie. Avec la hausse des prix du gaz et du mazout, les logements chauffés par ces moyens vont forcément prendre un coup : « Géothermie, panneaux solaires, pompes à eau, etc. De nouvelles sources d’énergie font chuter les installations gazières de leur piédestal », explique Johan Krijgsman, CEO d’ERA, une agence immobilière. « Nous pouvons donc affirmer avec certitude que l’efficacité énergétique fera une percée définitive sur le marché immobilier en 2023. Le score EPC d’une habitation est désormais plus important que jamais lors d’une vente ou d’un achat. »
2. Percée de la formule « Rent to own »
Les prix de l’immobilier ont fait un énorme bond ces dernières années. Ajoutez cela à des taux d’intérêt désormais élevés, il devient de plus en plus compliqué pour les jeunes d’acquérir un bien. À cet égard, il y a une nouvelle tendance qui gagne du terrain : le principe de louer d’abord une maison et de l’acheter ensuite. « Dans notre département de logements neufs Durabrik, il est désormais possible d’opter pour la formule « rent to own » (location avec option d’achat) », expose Wouter Coucke, Directeur développement Camino-Durabrik. « Lors du passage à l’acte d’achat, le loyer est déduit du prix d’achat, de sorte qu’il ne s’agit pas d’un coût perdu et qu’il est possible d’économiser le capital nécessaire pendant toute la durée de location. » L’achat n’est toutefois pas obligatoire.
3. La reconversion des bâtiments
Avec les prix de matériaux qui grimpent et le manque de place, surtout en ville, de plus en plus de bâtiments vont être reconvertis. « Aujourd’hui, si vous souhaitez développer un projet immobilier dans une ville, il faut chercher de plus en plus à reconvertir des bâtiments anciens du fait du manque progressif d’espace libre dans les centres-villes. Selon le projet, vous pouvez dégarnir un bâtiment et garder la structure en béton. Dans ce cas, il s’agit de pure reconversion. Dans d’autres cas, la meilleure option consiste à démolir un bâtiment et à le reconstruire », prévient Sven Potvin, CEO d’Antonissen Development Group.
La tendance se dessine clairement au niveau des bureaux reconvertis en logements : « Nous voyons de plus en plus de bureaux reconvertis en appartements. Par exemple, il existe une forte demande de logements dans des emplacements attrayants en zones urbaines en raison de la croissance démographique et de la taille plus réduite des ménages. Mais il y a aussi une plus grande offre de bâtiments inoccupés et les gens choisissent de plus en plus, et à juste titre, le réaménagement plutôt que la réduction des espaces verts. »
4. De l’achat vers la location
La tendance de fond, c’est le basculement de l’achat vers la location, prédit Thomas Van Poucke, CEO du promoteur immobilier Groep Huyzentruyt. « En raison de l’augmentation des coûts et des prix de vente ainsi que de la hausse des taux d’intérêt, il deviendra plus difficile d’accéder au marché de la vente », explique-t-il. « La jeune génération préfère aujourd’hui profiter de la vie et « vivre » davantage, au lieu de se fixer complètement et définitivement. »
L’autre tendance, inhérente, c’est ce que de plus en plus de bailleurs seront des professionnels de l’acquisition au détriment des particuliers, qui loueront.