163 millions de masques: les stocks belges débordent de ces protections venues de Chine

Il n’est pas si loin le temps des polémiques quant à la pénurie de masques et la piètre gestion des stocks stratégiques par la Belgique. Mais à l’heure actuelle, les réserves regorgent de ces protections. Au grand dam des producteurs belges?

Nos dirigeants le savaient puisque c’était inscrit noir sur blanc dans le plan national en cas de pandémie: lors d’une crise sanitaire de cette ampleur, il est nécessaire d’optimaliser l’utilisation des masques FFP2 et chirurgicaux et d’en maintenir un approvisionnement adéquat.

Le gouvernement fédéral a donc (re)constitué son stock stratégique en pleine première vague, quand la production belge de masques n’existait pas encore. Car, n’en déplaise aux stratèges des réseaux sociaux, mettre sur pied une telle chaîne de production industrielle allait prendre du temps.

Même si notre pays dispose désormais d’une dizaine de producteurs de masques buccaux, entretemps, les autorités n’ont pu compter que sur l’importation en provenance surtout, ironie du sort, de Chine.

Plus de 10 masques chirurgicaux par habitant

L’approvisionnement étant sous contrôle depuis le début de l’année, les réserves belges abondent. Au point que les autorités ne semblent pas encore s’appuyer sur la production locale.

Le stock de masques chirurgicaux entièrement approuvés renfermait 153,10 millions d’unités fin mars, selon les chiffres fournis au parlement par le ministre de la Santé publique. Quant au stock de masques respiratoires FFP2, il comporte 9,71 millions de pièces.

Mais ces capacités stratégiques de la Belgique restent essentiellement d’origine étrangère: 89% des masques chirurgicaux proviennent d’Asie, contre 73% des masques FFP2.

En attente de marchés publics

Alors que les pouvoirs publics ont vivement encouragé la production nationale tout au long de l’épidémie, les producteurs de masques belges ne peuvent cacher une certaine déception à présent.

Reste à savoir si nos gouvernements se tournent encore vers la Chine ou si les éventuels achats s(er)ont réservés aux entreprises belges. Le plan définitif pour le stock tournant n’est en tout cas pas encore fixé et le rôle joué par les fabricants locaux à ce niveau reste à définir.

‘La vision à long terme, incluant un inventaire tournant, est toujours en cours d’élaboration. Une partie de cette stratégie consistera à maintenir des relations à long terme avec les fournisseurs’, a seulement indiqué le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit).

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