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XPeng continue sa marche en avant contre Tesla en Europe : sa conduite autonome « maison » arrive chez nous

XPeng continue sa marche en avant contre Tesla en Europe : sa conduite autonome « maison » arrive chez nous
He Xiapoeng, CEO de XPeng, veut poursuivre son expansion en Europe. (VCG/VCG via Getty Images)

Au vu des règlementations auxquelles elle doit se plier, XPeng n’a pas vraiment de quoi se sentir la bienvenue en Europe. Mais ça ne l’empêche pas de croire qu’elle peut se tailler une part du lion sur le Vieux Continent. Le constructeur automobile chinois vient d’annoncer le déploiement massif de fonctionnalités d’aide à la conduite sur les routes chinoises, mais aussi européennes. Fatalement, on a tendance à faire un parallèle avec Tesla.

Pourquoi est-ce important ?

Si c'est bien sûr avant tout grâce à leur moteur électrique que les voitures de Tesla sont devenues si importantes sur le marché de l'automobile, leurs fonctionnalités d'aide à la conduite n'y sont pas pour rien non plus. En pratique, on est encore toutefois loin d'une véritable "conduite autonome". L'entreprise américaine a d'ailleurs souvent été accusée d'embellir la réalité. Et elle a tout intérêt à ne pas voir la concurrence ne pas lui damer le pion. Car pour les décennies à venir, quand tout le monde sera passé à l'électrique, certains estiment que sera bien ça qui fera la différence.

Dans l’actu : XPeng avance sur la conduite autonome.

  • Ce mercredi, la start-up chinoise a annoncé que son logiciel d’assistance à la conduite allait très bientôt être déployé dans plusieurs dizaines de villes chinoises supplémentaires.
  • Plus important encore : XPeng a promis la même chose pour l’Europe, où Bruxelles ne lui facilite pourtant pas la tâche.

50 villes chinoises cette année, puis l’Europe dès 2024

Les détails : en Chine, c’est déjà une réussite.

  • Depuis le début de l’année, XPeng a déjà rendu XNGC (pour Xpeng Navigation Guided Pilot) disponible dans cinq des plus grandes villes chinoises, dont Pékin. Et ce serait déjà un succès. Dans la capitale, plus de 90% des conducteurs qui disposent d’un modèle bénéficiant de ces fonctionnalités d’assistance à la conduite (P7, G9, P5 et G6) les ont activées, selon Brian Gu, co-président de Xpeng.
  • Forte de ces premiers mois encourageants, XPeng va désormais passer à la vitesse supérieure. XNGC va être déployé dans pas moins de 45 villes supplémentaires d’ici la fin de l’année, afin d’arriver à 50.
  • Et ce n’est pas tout. Gu a aussi annoncé que le logiciel allait débarquer en Europe d’ici fin 2024.

« Nous sommes très confiants dans notre technologie [de conduite autonome]. Le rythme de l’expansion va s’accélérer. Xpeng tiendra sa promesse de rendre les voitures semi-autonomes disponibles dans davantage de zones urbaines.

He Xiaopeng, co-fondateur, président et CEO de XPeng.

Il va falloir coopérer avec les régulateurs européens

Les explications : que permet le XNGC ?

  • XNGC permet à la voiture de reconnaître les feux de circulation, d’effectuer des changements de voie, de dépasser et d’effectuer des virages, précise le South China Morning Post. Et d’offrir ainsi une assistance au freinage devant un feu rouge ou dans un virage serré. Le conducteur qui active ces aides reste pour l’instant tenu de garder ses mains sur le volant. Au cas où.
  • Selon XPeng, le logiciel peut être déployé dans une ville sans nécessairement avoir besoin d’une cartographie de haute précision. Mais quand même : on ne déploie pas ça d’un claquement de doigts. La start-up chinoise va donc devoir prendre un peu de temps pour adapter XNGC aux villes européennes dans son viseur.
  • Pour ce faire, XPeng devra disposer du blanc-seing de Bruxelles. Or, les régulateurs européens ne sont pas des plus accueillants. Mais Gu estime que cela ne devrait pas poser de problème.
    •  Xpeng sera « entièrement conforme » à la réglementation européenne, a-t-il assuré. Il a aussi promis d’adopter une « approche stricte » pour se conformer aux règles locales en matière de protection des données.

Malgré les obstacles, XPeng poursuit son ascension en Europe

Le contexte : une enquête anti-subventions lancée par la Commission.

  • Le déploiement d’un tel logiciel sur les routes européennes par un constructeur chinois ne tombe pas sous le sens. Depuis peu, l’UE a relevé son niveau de vigilance face aux entreprises chinoises, qui comptent bien profiter du tournant de l’électrique – et de la conduite autonome, donc – pour s’implanter massivement sur le Vieux Continent.
    • Chez nous, le marché des VE reste dominé par Tesla, qui prétend aussi – à tort – être devant tout le monde en matière de conduite autonome. Le fait que XPeng tente de capitaliser sur ces fonctionnalités est donc tout sauf anodin.
  • Le mois dernier, la Commission européenne a annoncé l’ouverture d’une enquête anti-dumping sur les subventions massives dont bénéficieraient les voitures chinoises. Celles-ci seraient d’une grande aide (déloyale ?) pour les rendre moins chères et appâter les clients européens.
    • Gu a affirmé que XPeng coopérait avec les régulateurs européens dans ce cadre.
  • Ce n’est pas le premier frein que Bruxelles tente de mettre en place pour ralentir la progression des acteurs chinois en Europe. Ceux-ci ont déjà été contraints de désactiver certaines fonctionnalités logicielles disponibles pour les conducteurs sur le marché chinois en raison de problèmes de confidentialité des données, rappelle Bloomberg.
    • On notera que les constructeurs occidentaux ne sont pas non plus irréprochables en la matière. Loin de là. Un récent rapport de la Fondation Mozilla a conclu que les voitures connectées modernes étaient « officiellement la pire catégorie de produits en matière de confidentialité » qu’elle n’avait jamais examinée.
    • Parmi les 25 marques occidentales étudiées (européennes, américaines, japonaises et coréennes), Tesla était la pire.

Actuellement, XPeng est présente en Allemagne, au Danemark, en Norvège, aux Pays-Bas et en Suède. Elle débarquera en France, en Allemagne et au Royaume-Uni l’an prochain. Avant, normalement, d’arriver en Belgique peu après.

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