Trump lâche du lest, Wall Street rebondit

Wall Street est nettement repartie de l’avant mercredi, accueillant avec enthousiasme la volte-face partielle de Donald Trump, qui s’est dit favorable à des mesures de soutien au secteur aérien et aux ménages américains après avoir pourtant décidé d’interrompre les négociations budgétaires.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average a gagné 1,91% à 28.303,46 points, enregistrant sa meilleure séance depuis juillet. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a pris 1,88% à 11.364,60 points et l’indice élargi S&P 500 est monté de 1,74% à 3.419,44 points.

La Bourse de New York avait fini dans le rouge mardi après des tweets du locataire de la Maison Blanche annonçant la fin des discussions avec les démocrates sur un nouveau plan d’aide aux ménages et aux entreprises jusqu’à l’élection du 3 novembre.

M. Trump avait alors accusé la cheffe des démocrates au Congrès, Nancy Pelosi, de ne pas négocier « de bonne foi ». Mais dans la soirée de mardi, le président américain a appelé le Congrès à passer « immédiatement » de nouvelles mesures pour prolonger les aides aux salariés du secteur aérien et aux petites entreprises. M. Trump s’est aussi dit favorable à de nouveaux chèques de 1.200 dollars pour les foyers américains.

Trump, attentif aux marchés

« Le président Trump observe le marché de très près comme le montrent ses nombreux tweets mentionnant les records » des grands indices new-yorkais, explique Peter Hanks de DailyFX. « Il est clairement très sensible à la performance de la Bourse qu’il a essayée d’assimiler à la santé de l’économie », poursuit l’expert.

« Le fait de voir une baisse (mardi, ndlr) après des propos qu’il a lui même tenus n’a probablement pas été encourageant pour le président », estime M. Hanks, jugeant que la réaction négative du marché avait pu pousser M. Trump à modérer sa position.

Plusieurs observateurs s’interrogeaient toutefois sur les conséquences à plus long terme du profond désaccord au Congrès entre républicains et démocrates, qui restent peu susceptibles de trouver un compromis avant l’élection présidentielle. L’absence d’un nouveau paquet d’aide budgétaire d’ici novembre, « pourrait peser sur certaines des grandes sociétés cotées et sur plusieurs des compagnies aériennes », prévient M. Hanks.

En attendant, United Airlines (+4,30%), Delta Air Lines (+3,51%) et American Airlines (+4,31%) ont fini en nette hausse mercredi. Les croisiéristes Carnival (+5,27%), Norwegian Cruise Line (+4,53%) et Royal Caribbean (+2,78%), également très dépendants d’un redémarrage de l’économie, sont montés.

Parmi les autres valeurs du jour, l’action de Levi Strauss a grimpé de 5,09%. Les ventes en ligne des mythiques jeans Levi’s ont bondi depuis le début de la pandémie pour représenter désormais un quart des recettes du groupe américain, a annoncé l’entreprise mardi en fin de journée.

Disney a pris 1,64%. L’investisseur activiste Dan Loeb a appelé mercredi le groupe à suspendre, de façon permanente, le versement de dividendes à ses actionnaires et à utiliser l’argent économisé pour muscler ses plateformes de streaming, alors que l’empire du divertissement peine à émerger de la pandémie.

Eli Lilly est monté de 3,35%. Le laboratoire pharmaceutique américain a annoncé mercredi qu’il avait déposé une demande d’autorisation en urgence pour un traitement aux anticorps de synthèse contre le Covid-19, de la même catégorie que le médicament injecté au président Donald Trump la semaine dernière.

Plus