Voyages internationaux: vers des couloirs limités, mais pas sans risque

De plus en plus de pays tentent de créer des couloirs sûrs pour les voyageurs. Plusieurs routes aériennes devraient donc se rouvrir rapidement.

Si l’épidémie de covid-19 continue de se propager dans le monde, certains pays commencent à voir le bout du tunnel. Ils sont dans un processus de déconfinement et pensent à rouvrir leurs frontières.

Mais pas à n’importe qui, car il n’est pas question que des voyageurs malades réimplantent le virus dans le pays. Seuls les habitants de régions où l’épidémie est sous contrôle pourront s’y rendre.

Ainsi la Corée du Sud et la Chine, touchés en premier par l’épidémie, ont relancé des lignes aériennes entre les deux pays. L’Australie et la Nouvelle-Zélande sont en pleine discussion pour un même accord.

Il ne faut pas aller si loin pour que ce type de projets soit mis sur la table. En Europe, des accords se créent entre plusieurs pays à ‘risque égal’ pour relancer le tourisme. Par exemple, entre l’Autriche et l’Allemagne, entre les trois pays baltes, entre la Croatie et la République tchèque ou encore entre l’Angleterre et la France. Ces discussions posent de gros problèmes au niveau du droit européen. Mais ce n’est pas le seul problème de ces couloirs transfrontaliers.

Risque

La pandémie est bien loin d’être finie. Il reste des foyers de covid-19 assez importants dans de nombreux pays. La France, elle-même, est morcelée entre les départements où le virus est encore fort présent et d’autres qui sont beaucoup plus sûrs.

Faire voyager des gens d’un pays à un autre, c’est prendre le risque qu’une personne malade implante le virus dans une région où il avait disparu. L’épidémie serait alors relancée. Un simple test de température ne suffira pas car les personnes asymptomatiques continueront de voyager sans problème. Et les tests sérologiques, au vu du peu de personnes réellement immunisées, restreindra trop les voyages pour que ce soit rentable pour les secteurs du tourisme et de l’aviation.

Mesures strictes

Les pays risquent donc d’imposer des consignes de voyage très strictes pour éviter toute reprise de la maladie. Prenons l’exemple de la Chine et de la Corée du Sud. Pour pouvoir aller sur le territoire chinois, les Sud-coréens doivent surveiller leurs constantes médicales pendant 2 semaines, faire un test de dépistage avant de partir, passer deux jours en quarantaine à leur arrivée et finalement faire un test sanguin. Mais cela ne semble pas refroidir les voyageurs chinois et sud-coréens.

En Europe, plusieurs pays comme l’Espagne ou la France ont comme projet de demander aux voyageurs étrangers de rester quelques jours en quarantaine à leur arrivée chez eux. Mais qui sera prêt à l’accepter? L’industrie aéronautique a peur que cela ne tue la demande, qui sera déjà bien basse. Dans un sondage de l’Association du transport aérien international, 69% des voyageurs récents ne prendraient pas l’avion si une quarantaine de 14 jours devenait obligatoire. Il faut donc trouver un équilibre entre la sécurité sanitaire du pays et la rentabilité des compagnies de voyage.

Plus