L’Europe ouvre la porte au tourisme: les voyages entre pays de ‘risque égal’

Selon toute probabilité, la Commission européenne présentera mercredi un plan en trois volets pour ouvrir les frontières. Selon une version qui a fuité, les États membres présentant un profil de risque similaire seront autorisés à relancer le trafic entre eux, écrit le journal britannique The Guardian ce mardi.

De quoi s’agit-il? Partout en Europe, l’industrie du tourisme fait pression pour un redémarrage rapide. Les frontières sont cruciales à cet égard. Lundi, la République tchèque a été le tout premier pays de l’UE à rouvrir ses frontières, mais c’est un cas isolé. L’Espagne est censée maintenir ses frontières fermées jusqu’en octobre, la France ne prévoit pas de réouverture avant le 15 juillet et l’Allemagne fait miroiter un plan visant à autoriser le retour du trafic frontalier à partir du 15 juin.

Il convient toutefois de noter que l’Autriche a proposé à l’Allemagne de rouvrir dès maintenant les frontières entre les deux pays. Cette question serait ensuite traitée par le biais d’un accord bilatéral. La Croatie voit une solution dans un ‘corridor’ avec la République tchèque, l’Autriche et l’Allemagne afin d’attirer spécifiquement les touristes vers ses stations balnéaires. La Grèce est elle aussi favorable aux vols spéciaux, mais préconise toujours une approche au niveau européen.

Chacun son propre couloir? Ce ne sont pas des exemples isolés. Selon la presse britannique, le Premier ministre britannique Boris Johnson et le président français Emmanuel Macron sont en pourparlers au sujet d’un tel accord de voyage bilatéral. Les Français et les Britanniques pourraient ainsi partir en vacances chez l’un l’autre, sans avoir à passer deux semaines en quarantaine. Ce couloir pourrait être fermé immédiatement si le nombre d’infections dans l’un des deux pays augmente fortement.

Mais? L’Union européenne n’est évidemment pas faite pour les négociations bilatérales. À proprement parler, Bruxelles ne peut pas les empêcher, mais il y a beaucoup de résistance. ‘Les États membres ne peuvent pas ouvrir leurs frontières aux citoyens d’un pays de l’UE, mais pas aux citoyens d’autres pays’, souligne la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson.

La différence? La Commission européenne est opposée aux négociations bilatérales, mais en quoi est-ce différent ‘d’autoriser le trafic frontalier entre États membres présentant un profil de risque similaire’? Revenons à l’exemple de l’Allemagne et de l’Autriche. Si la frontière s’ouvre à cet endroit, non seulement les Allemands, mais aussi tous les citoyens de l’UE en Allemagne et en Autriche seront autorisés à passer la frontière, affirme l’Union européenne. C’est un point de vue tout à fait différent de celui des États membres en question qui ne veulent admettre que les citoyens allemands et autrichiens.

Reste à attendre ce mercredi, date à laquelle le plan concret sera présenté. On ne sait toujours pas non plus comment un ‘profil de risque similaire’ sera élaboré.

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