Il a été confirmé hier que le mandat de Jens Stoltenberg en tant que secrétaire général de l’OTAN serait prolongé d’un an. Les pays de l’alliance n’ont pas trouvé de consensus sur un successeur pour le Norvégien. Les États-Unis exercent toutefois de fortes pressions pour qu’Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, soit nommée après lui à la tête de l’OTAN.
Dans l’actualité : Le mandat de Stoltenberg sera prolongé d’un an.
- Le journal britannique The Telegraph rapporte que le président américain Joe Biden se livre à un lobbying important en faveur de la première femme politique d’Allemagne. Il veut qu’elle remplace, en septembre 2024, le Norvégien Jens Stoltenberg à la tête de l’OTAN. En principe, Stoltenberg aurait déjà dû fermer la porte du siège d’Evere en septembre 2022, mais la guerre en Ukraine a chamboulé son agenda.
- Le sommet de l’OTAN qui se tiendra la semaine prochaine à Vilnius devait en effet annoncer le nom du successeur de Jens Stoltenberg à la tête de l’alliance. Seulement, les pays partenaires ne parviennent pas à un consensus sur la personne qui doit diriger l’OTAN, si bien que le mandat de Stoltenberg a été prolongé d’un an, pour la quatrième fois déjà. Dans l’immédiat, en coulisses, on travaille déjà sur une liste de candidats qui devraient finalement lui succéder l’année prochaine.
L’essentiel : le CV de Ursula Von der Leyen
- L’Allemande est déjà bien connue : elle a été ministre de la Défense dans le gouvernement d’Angela Merkel pendant six ans avant de devenir présidente de la Commission européenne en 2019. Pendant tout ce temps, son nom a continué à circuler dans les couloirs du siège de l’OTAN à Evere, où elle a laissé une impression indélébile pendant son mandat de ministre à la Défense.
- En tant que présidente de la Commission européenne, « VDL » entretient des liens étroits avec les dirigeants européens et nord-américains, qui contribuent à la définition du mandat suprême au sein de l’OTAN. Le fait qu’en plus de l’allemand, elle parle couramment le français et l’anglais lui donne de toute façon un avantage sur Emmanuel Macron ou Joe Biden.
- Bien que Von der Leyen soit généralement une bonne candidate, certains éléments plaident en sa défaveur. Par exemple, son parti, les démocrates-chrétiens, ne fait pas partie de l’actuel gouvernement allemand. Cela pourrait conduire à sa défection de la politique nationale au profit de l’OTAN.
- En 2013, elle a également constaté que l’armée allemande était en mauvais état, mais n’a pas réussi à redresser la situation. En 2015, Von der Leyen a été vivement critiquée lorsque des soldats se sont rendus à un exercice de l’OTAN armés de balais en raison d’une pénurie d’armes. La « Zeitenwende » annoncée l’année dernière par l’actuel chancelier Olaf Scholz, qui a accordé à l’armée un budget supplémentaire de 100 milliards d’euros, et les récentes réalisations du ministre Boris Pistorius, doivent faire évoluer l’armée allemande vers un meilleur avenir.
Il convient également de noter que les Américains mettent sérieusement la main à la pâte en nommant les hauts gradés de l’OTAN.
- Du côté britannique, le ministre de la Défense Ben Wallace a également sous-entendu une promotion au poste de patron de l’OTAN. Ce projet a déjà été bloqué par la France, car les Britanniques ne sont plus membres de l’UE et Macron vient tout juste de faire pression pour une meilleure synergie entre l’OTAN et l’UE. Wallace est également en difficulté aux États-Unis, car il a souvent essayé de prendre la tête des livraisons d’armes à l’Ukraine, aux dépens des Américains, qui n’ont pas oublié.
- Lors des réunions entre Von der Leyen et Biden, ce dernier a également régulièrement fait pression pour que celle-ci prenne la tête de l’OTAN. À l’extérieur, les porte-parole de l’Allemande communiquent qu’elle « se sent honorée de figurer sur la liste des candidats, mais qu’elle n’est pas intéressée par le poste ». Lors de ses entretiens avec Biden, elle a indiqué qu’elle ne serait pas disponible pour l’année prochaine, avant les élections européennes.
Et la Belgique ? Les noms d’Alexander De Croo (Open Vld) et de Sophie Wilmès (MR) circulent également.
- L’ancienne Première ministre et ministre des Affaires étrangères Wilmès et l’actuel Premier Alexander De Croo ont beaucoup d’expérience à un niveau politique élevé et sont également de la bonne famille politique ; pas à nouveau la couleur rouge que porte Stoltenberg.
- Mais l’investissement de la Belgique dans la défense joue un rôle important : l’OTAN demande aux États membres d’investir 2 % de leur PIB dans la défense d’ici l’année prochaine. La Belgique n’en est qu’à 1,18 % pour l’année 2023 et s’est engagée sur la voie de la croissance avec « l’intention d’atteindre 2 % d’ici 2035 ». Les chances qu’un Belge devienne le prochain patron à Evere semblent donc plutôt minces.
MB