Qui pour diriger l’OTAN après Jens Stoltenberg ? Deux noms se dégagent, et il n’est plus du tout question de De Croo

Le secrétaire général norvégien a déjà vu son mandat prolongé par deux fois. Il est censé passer la main en 2024, et les premiers pronostics se dessinent. Sans que l’option belge ne soit parmi les pistes favorisées, ni même parmi les challengers possibles.

Pourquoi est-ce important ?

Le poste de secrétaire général de l'OTAN est le plus haut représentant international de l'Alliance. Il, ou elle, est chargé(e) de piloter le processus de consultation et de prise de décision de l'Alliance, et de faire en sorte que les décisions soient exécutées par les pays membres. Autant dire qu'on ne l'attribue pas à la légère, d'autant plus dans un contexte d'hostilité assumée de la part de la Russie.

Un mandat de 4 ans, renouvelable

Qui pour représenter et guider l’Alliance atlantique ? Le secrétaire général est normalement en poste pour 4 ans, après avoir été désigné par la totalité des gouvernements alliés, mais il peut être renouvelé dans son mandat par consentement mutuel. Or, le Norvégien Jens Stoltenberg occupe le poste depuis 2014 déjà, et son mandat a été prolongé par deux fois.

  • Au sein de l’Alliance, certains appellent à plus de diversité. Avant le Norvégien, les secrétaires précédents étaient respectivement un Danois, un Néerlandais, et un Britannique. Une surreprésentation de l’Europe du Nord donc, alors que l’Europe centrale et orientale se sent en première ligne face à la Russie, seule véritable menace crédible actuellement.
  • Jusqu’ici, le poste a toujours été occupé par des hommes. C’est peut-être l’occasion de prendre cela en compte et de nommer une femme, pour des raisons de représentativité.

Les candidats en lice

Politico s’est entretenu avec un diplomate européen, resté anonyme, qui a fait part au média de ses pronostics. Selon lui, les candidats peuvent être classés en trois niveaux de probabilité.

Le favori : l’option la plus plébiscitée serait un nouveau prolongement du mandat de Jens Stoltenberg. En temps de crise internationale latente et de tensions au sein de l’Alliance, la constance serait un choix logique.

  • Les lauréats
    • Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, le Premier ministre estonien Kaja Kallas et le ministre britannique de la Défense Ben Wallace seraient des noms qui circulent.
  • Les challengers
    • La Première ministre lituanienne Ingrida Šimonytė, la présidente slovaque Zuzana Čaputová et la présidente allemande de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
    • « Il est temps d’avoir une femme secrétaire générale », avance cette source auprès de Politico. En outre, ces candidates-ci ouvriraient le poste à d’autres groupes géographiques au sein de l’Europe.

L’option belge tombée à l’eau ?

Personne ne fait mention de deux noms bien de chez nous : Alexander De Croo, l’actuel Premier ministre fédéral, et Sophie Wilmès, qui l’a précédé, et qui avaient été tous les deux pressentis comme des candidats possibles.

  • Wilmès remplirait forcément la clause inclusive. Mais celle-ci semble avoir pris ses distances avec la vie politique pour des raisons familiales.
  • En outre, il est traditionnel pour des élus belges à l’échelon fédéral d’aller ensuite briguer des mandats internationaux ; au sein de l’UE traditionnellement, mais c’est pour l’instant la chasse gardée d’un certain Charles Michel, président du conseil européen, et Didier Reynders, commissaire. Reste De Croo ; mais celui-ci a déjà bien du mal à maintenir le cap dans son propre petit pays et au sein d’une coalition des plus branlantes.
  • Le Premier ministre lui-même – qui a toujours nié qu’il briguait ce poste – se permet d’en rigoler : « Si je n’obtiens pas le poste de patron de l’OTAN, je tiens tout de même à remercier tous les membres de la presse, qui font la campagne pour moi au quotidien », a-t-il lâché ce lundi durant ses vœux à la presse, plein d’auto-dérision. « Si vous pouvez diriger ce gouvernement fédéral sans espoir pendant deux ans, je pense qu’il y a une autre option : diriger Anderlecht ! Jouer devant un grand public, être capable de marquer des points ? Vérifiez. Et je n’ai pas à le faire longtemps, car un PDG ne reste jamais en place. »
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