Le poste de chef de l’OTAN revêt soudainement beaucoup plus d’importance, et il y a un nouveau favori…

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le rôle du chef de l’OTAN est revenu au centre des projecteurs. Or le Norvégien Jens Stoltenberg est en place depuis 2014 et a déjà été prolongé deux fois. Il aimerait faire un pas de côté, mais il est bien difficile de lui trouver un successeur.

Pourquoi est-ce important ?

Le poste de secrétaire général de l'OTAN est devenu éminemment plus politique depuis l'éclatement de la guerre en Ukraine. Vu parfois comme un lot de consolation diplomatique, le poste de patron de l'Alliance atlantique dispose désormais d'une certaine aura et il vaut mieux ne pas se tromper.

Dans l’actu : un nouveau favori dans les couloirs diplomatiques, et il s’agit d’une femme.

  • Politico croit savoir que l’actuel présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, est la nouvelle figure de la short list pour prendre le poste suprême de l’OTAN.
  • Un certain nombre d’arguments plaide en sa faveur : elle a la stature politique nécessaire, elle a de bonnes relations avec les États-Unis et elle a été précédemment ministre allemande de la Défense. Enfin, il s’agit d’une femme, ce qui serait une première pour cette fonction.

Zoom arrière : une rumeur de plus ?

  • Un certain nombre d’arguments ne plaide pas en sa faveur : lorsqu’elle était ministre de la Défense, l’Allemagne, plus grande économie d’Europe, avait des oursins dans les poches en matière de défense, et l’enveloppe allouée à l’OTAN n’a jamais atteint les fameux 2% du PIB, désormais l’objectif de tous les membres de l’Alliance.
  • Ensuite et surtout, il y a un souci de calendrier : von der Leyen ne finira son mandat que fin 2024. Or, il est attendu que Jens Stoltenberg fasse un pas de côté en septembre de cette année. Il semble peu probable que l’Allemande quitte un poste de l’ampleur de la présidence de la Commission européenne : il n’y a pas beaucoup plus haut dans la pyramide diplomatique.
  • « Plus il y a de noms, plus il est clair qu’il n’y a pas de candidat », a relativité un diplomate européen de haut rang pour Politico.

Zoom avant : qui d’autres ?

  • Les noms de l’actuel Premier ministre néerlandais Mark Rutte et l’actuelle Première ministre estonienne Kaja Kallas reviennent souvent dans la bouche des diplomates. Mais le premier a rappelé en janvier dernier qu’il aimerait tourner la page de la politique, la seconde est perçue comme « trop optimiste ».
  • Le nom du secrétaire britannique à la défense Ben Wallace a aussi été mentionné, mais certains pays de l’UE rejetteraient une candidature du Royaume-Uni.
  • En fait, il faut éviter « un faucon » belliqueux, mais qui ne soit pas trop optimiste non plus, et qui puisse convaincre ses partenaires et ne pas provoquer le rejet : pour tout un tas de raisons, ce profil se trouve en Europe du Nord, plutôt du côté occidental.
  • Il fut un temps, les noms de l’actuel et l’ancienne Premier ministre, Alexander De Croo et Sophie Wilmès, ont été évoqués, mais ils ne reviennent plus actuellement dans la short list. Fin janvier, lors de ses vœux aux journalistes, De Croo a préféré plaisanter sur la question : « Si je n’obtiens pas le poste de patron de l’OTAN, je tiens tout de même à remercier tous les membres de la presse, qui font la campagne pour moi au quotidien. »

Ce qui signifie une chose : le principal favori reste selon plusieurs sources l’actuel secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg. Ce dernier a évoqué l’idée de vouloir rentrer chez lui, en Norvège, après plus de 8 ans de mandats, mais pourra-t-il résister à la pression diplomatique en plein conflit majeur ? L’idée pourrait être de lui faire jouer les prolongations, au moins jusqu’à la fin du mandat de von der Leyen.

Une première réponse devrait intervenir en juillet pour un prochain sommet de l’OTAN. « Soit un nouveau secrétaire général sera annoncé, soit le mandat de Jens Stoltenberg sera prolongé », a avancé un diplomate.

Plus