Voici les 10 pays européens où l’écart salarial entre les hommes et les femmes est le plus important

L’inégalité salariale est en fait dans de nombreux pays, notamment au sein de l’Union européenne où les femmes gagnent en moyenne 14,1% de moins que les hommes. Une situation qui s’explique par différents facteurs, mais qui diverge énormément d’un pays à l’autre.

Depuis le 3 novembre à 9h22, les Françaises travaillent « gratuitement », selon le calcul le collectif féministe les Glorieuses. Une date symbolique calculée sur base de l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes, d’après les chiffres d’Eurostat. Mais qu’englobe exactement l’inégalité salariale ?

Inégalité de genre

« L’écart salarial reflète l’inégalité de genre sur le marché du travail. Une partie de l’inégalité peut être attribuée à différents mécanismes cachés, préjugés et stéréotypes, qui conduisent à la ségrégation et à des discriminations fondées sur le sexe », voici comment l’Institut pour l’égalité des hommes et des femmes définit l’écart salarial. Il n’est donc pas toujours question de rémunération. Le problème va bien plus loin.

L’inégalité salariale ne se résume en effet pas à la différence de rémunération brute perçue chaque mois sur le compte des hommes et des femmes. Elle est l’une des conséquences des inégalités auxquelles sont confrontées les femmes sur le marché du travail, avec notamment des difficultés pour trouver un emploi, pour gravir les échelons, mais aussi pour obtenir des récompenses.

Les causes de l’inégalité salariale

Outre le salaire brut, l’écart de rémunération exprimé en pour cent prend également en compte différents aspects et obstacles que les femmes rencontrent sur le marché du travail:

  • Temps partiel : si elles sont moins rémunérées, les femmes cumulent davantage d’heures de travail par semaine, et ce, tout simplement parce qu’elles s’occupent encore aujourd’hui de la majorité des tâches ménagères, ainsi que de l’éducation des enfants. Elles cumulent moins d’heures de travail rémunéré par rapport aux hommes, mais plus d’heures de travail non rémunéré. Cette charge de travail supplémentaire à la maison a une incidence sur leur choix de carrière.
    • En Belgique, plus de 43% des salariés femmes travaillent à temps partiel, contre seulement 11% pour les hommes.
  • Ségrégation sectorielle : les femmes sont plus présentes dans des secteurs peu rémunérés notamment les soins, les supermarchés et l’éducation. Inversement, dans les secteurs les mieux rémunérés (sciences, technologie, mathématique, ingénierie), les postes sont occupés à 80% par des hommes.
    • Les femmes sont plus enclines à se retrouver dans une situation de précarité puisqu’elles sont moins bien rémunérées et occupent souvent un poste à temps partiel.
  • Plafond de verre : il est plus difficile pour une femme de gravir les échelons dans son entreprise. Moins de 10% des PDG des grandes entreprises sont des femmes, selon la Commission européenne. Et même pour les professions présentant les plus grandes rémunérations horaires au sein de l’UE, l’inégalité salariale se fait ressentir. Les cadres femmes touchent 23% de moins que les hommes.
  • Discrimination pure et simple : à poste égal, il arrive encore que les femmes gagnent moins que les hommes, en raison de préjugés. « Le principe de l’égalité de rémunération pour un travail de valeur égale est pourtant inscrit dans les traités européens depuis 1957 ».
  • État civil : être marié peut avoir un impact positif sur le salaire des hommes, mais pas sur celui des femmes mariées.

On notera d’ailleurs qu’un faible écart de rémunération entre les sexes dans un pays n’est pas synonyme de plus d’égalité salariale entre les hommes et les femmes. Cela peut simplement s’expliquer par le fait que les femmes participent moins au marché du travail.

Voici le top 10 des pays européens où l’inégalité salariale est la plus importante, selon les chiffres d’Eurostat :

  • Estonie – 21,7%
  • Lettonie – 21,2%
  • Autriche – 19,9%
  • Allemagne – 19,2%
  • Tchéquie – 18,9%
  • Slovaquie – 18,4%
  • Hongrie – 18,2%
  • Finlande – 16,6%
  • France – 16,5%
  • Pays-Bas – 14,6%

La Belgique se trouve à la 24e place du classement – ou à la 4e place si on prend le problème dans l’autre sens – avec un écart salarial de 5,8%. Dans le top 3, on retrouve l’Italie avec 4,7%, la Roumanie avec 3,3% et le Luxembourg avec 1,3%.

Notre plat pays n’a donc pas à rougir – même si l’absence d’écart salarial entre les femmes et les hommes ne serait pas du luxe –, mais il y a tout de même un hic. En effet, si on se base sur le rapport de l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes, l’écart salarial entre les sexes s’élèvent à 9,2%. C’est mieux que la moyenne européenne, mais c’est tout de même important, plus en tout cas que les 5,8% du rapport d’Eurostat.  

Comment changer cela ?

Différentes mesures sont nécessaires pour lutter contre l’inégalité de rémunération entre les femmes et les hommes, avec tout d’abord une classification des métiers neutre sur le plan du genre, afin d’offrir un accès plus égalitaire aux professions.

La réduction des inégalités entre les sexes dans la société en général permettra également de réduire l’écart salarial sur le marché du travail puisqu’en répartissant les tâches ménagères ou l’éducation des enfants de manière équitable, les femmes pourront opter pour des temps pleins voire pour des carrières plus ambitieuses. Pendant ce temps, leur conjoint – homme ou femme – pourra s’occuper du foyer et de sa progéniture.

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