Voici ce que préconise le Conseil scientifique français pour enrayer une seconde vague ‘hautement probable’ en hiver: la Belgique pourrait s’en inspirer…

‘Nous pouvons basculer à tout moment dans un scénario moins contrôlé’, met en garde le Conseil scientifique français, dans un avis remis au gouvernement fin juillet et rendu public mardi. Pour éviter cela, l’instance préconise une série de mesures. Tour d’horizon.

Composé de 13 experts, le Conseil scientifique est l’organe chargé de guider le gouvernement français dans ses choix en matière de lutte contre le nouveau coronavirus. Dans son récent avis, l’instance estime que la France se trouve actuellement dans une ‘situation contrôlée, mais fragile’. ‘Nous pouvons basculer à tout moment dans un scénario moins contrôlé, comme en Espagne’, met-elle toutefois en garde.

Afin d’enrayer une seconde vague de l’épidémie de Covid-19 dans l’Hexagone, jugée ‘hautement probable’ dès l’automne ou l’hiver prochain, le Conseil scientifique a formulé une série de recommandations au gouvernement. Les problèmes mis en lumière par les experts français font écho à ceux rencontrés dans notre pays. Les autorités belges pourraient (devraient?) par conséquent s’en inspirer.

Les recommandations du Conseil scientifique:

  • Informer

Le Conseil scientifique plaide pour ‘des campagnes d’information et de sensibilisation répétées, en particulier en ciblant la population jeune’. Selon l’organe, la hausse actuellement des cas de Covid-19 est imputable aux mouvements de population en cette période de vacances, mais également au relâchement des comportements anti-coronavirus comme les gestes barrières, la distanciation sociale ou encore le port du masque.

Concernant ce dernier point, le Conseil estime que ‘l’obligation du port du masque dans les lieux publics clos est une mesure qui pourrait être étendue à l’ensemble des lieux publics.’

En Belgique, une forte hausse des cas positifs, imputable en partie au relâchement des comportements anti-Covid, a conduit le gouvernement Wilmès à durcir fortement les règles en la matière. D’information et de sensibilisation, il n’a toutefois jamais vraiment été question. Atteindre spécifiquement les jeunes reste compliqué. Pour qu’une mesure soit appliquée, elle doit être comprise et doit reposer sur une base scientifique.

Port du masque en plein air: plus de 90% des contaminations se font à l’intérieur

  • Tester

Le Conseil estime également que la politique de tests pourrait être grandement améliorée.

Il propose quatre stratégies pour la rendre plus efficaces:

  • Diagnostiquer de manière précoce les cas symptomatiques, en améliorant la fluidité des tests.
  • Surveiller les ‘populations à risque’: employés d’abattoirs, migrants, détenus, etc.
  • Dépister rapidement les habitants des zones où de nombreux foyers sont constatés.
  • Et enfin, dépister de manière aléatoire la population afin de suivre l’évolution du virus dans la société et tester de nouvelles méthodes d’analyse.

Dans notre pays aussi la politique de testing connait des ratés. Nombre insuffisant de centres de tests à Bruxelles, impossibilité d’être testé sans symptômes, manque de capital humain et on en passe. Il y a donc de la place pour des améliorations…

Voici la liste des centres de testing à Bruxelles

  • ‘Changer de paradigme’ dans les maisons de repos

‘Un équilibre doit être trouvé entre mesures sanitaires et la nécessité de maintenir des relations humaines entre les résidents et leur famille’, pointe le Conseil scientifique, qui appelle à ‘changer de paradigme’ en maintenant les visites et en renforçant les tests.

Les maisons de repos belges ont été fortement touchées par l’épidémie de coronavirus, ce qui a poussé les autorités et les directions d’établissement à mettre en place des règles extrêmes strictes. Toutefois, cela s’est fait au détriment des relations humaines entre les résidents et leurs familles: visites drastiquement limitées en nombre, en durée, etc. Avec à la clé beaucoup de désarroi et d’amertume. Là aussi, des améliorations seraient les bienvenues…

Visites dans les maisons de repos: retour sur un fiasco

  • Des plans pour les grandes villes

Le Conseil scientifique estime encore que les grandes villes, ‘plus critiques du fait de leur densité et flux de population, devraient être dotées de plan d’action.

‘Des messages de santé publique locaux et ciblés, combiné à une gestion ciblée de l’évolution de l’épidémie intégrant le soutien aux personnes vulnérables et la prise en compte des inégalités sociales de santé’ devraient être mis en place, plaide le Conseil.

On l’a vu à Anvers, on le redoute à Bruxelles, les grandes villes sont un terreau idéal pour les poussées épidémiques. Des mesures ont été prises au niveau local et provincial pour tenter d’enrayer le phénomène, mais l’élaboration de plans en amont de ces situations de crise, et non dans l’urgence, pourrait grandement améliorer la lutte contre les flambées du virus en milieu urbain…

‘Une situation similaire à Anvers n’est plus très loin à Bruxelles’

  • Impliquer la population

Enfin, Conseil scientifique appelle, une fois de plus, à mettre en place un ‘comité de liaison citoyenne Covid-19’, la société civile restant peu associée aux décisions en matière de lutte contre le Covid-19.

CNS, Sciensano, Celeval, etc. La Belgique ne manque d’organes consultatifs et décisionnels. Toutefois de consultation avec la population, il est rarement question. Pourtant, une amélioration dans ce domaine permettrait de gagner bien plus sûrement le soutien de la population en matière de lutte contre le Covid-19 qu’en imposant des règles élaborées dans l’ambiance feutrée de comité d’experts et de ministres…

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