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Macron et Von der Leyen en Chine : pourquoi cette visite est-elle si importante ?

Macron et Von der Leyen en Chine : pourquoi cette visite est-elle si importante ?
(Leon Neal/Kay Nietfeld – Pool/Lintao Zhang/Getty Images)

La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, et le président français, Emmanuel Macron, se rendent en Chine du 5 au 7 avril. Cette visite intervient à un moment où les relations entre Pékin et l’UE se sont refroidies.

Pourquoi est-ce important ?

La Chine et l'Union européenne ont une forte interdépendance économique, mais ces dernières années, les relations entre les deux superpuissances ont fait beaucoup de bruit. Le déroulement de la visite en Chine pourrait avoir des répercussions sur l'évolution des relations sino-européennes.

Le contexte : Dans l’UE, il y a eu un changement de paradigme clair sur la façon dont les relations devraient évoluer.

  • L’UE souhaite promouvoir une plus grande autonomie stratégique et diversifier les relations commerciales. Entre-temps, elle adopte un ton plus ferme à l’égard de la Chine.
  • Dans un discours prononcé la semaine dernière, Von der Leyen a évoqué la nécessité pour l’Europe de « réduire les risques diplomatiques et économiques liés à l’adoption par la Chine d’une position plus affirmée ».

À l’ordre du jour : Von der Leyen rejoindra Macron pour s’entretenir avec le président chinois Xi Jinping sur diverses situations géopolitiques.

  • Il s’agit notamment de la région indo-pacifique, du Moyen-Orient, de l’Afrique et, bien sûr, de la guerre russe en Ukraine. C’est ce qu’écrit le South China Morning Post.
  • « Ils chercheront à travailler ensemble à un éventuel rétablissement de la paix en tenant compte du droit international, en particulier de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine« , indique l’équipe du président français.

Relations économiques

Deuxième point : les relations commerciales entre la Chine et l’Union européenne figurent également en bonne place à l’ordre du jour. Une seule visite, mais deux plans différents : la méfiance de l’UE et la danse du ventre de Macron.

  • Pékin a déjà exprimé son souhait de relancer le Comprehensive Agreement on Investment (accord global sur l’investissement, CAI), conclu en 2013 entre la Chine et l’UE. Von der Leyen a déjà indiqué qu’il n’en serait rien.
    • En effet, elle a déclaré que le bloc commercial examinerait la possibilité de réduire les investissements des entreprises européennes en Chine dans des secteurs stratégiques tels que la robotique et l’intelligence artificielle.
  • De son côté, Macron a indiqué qu’il resterait particulièrement attentif à l’importance des entreprises françaises et qu’il devrait y avoir une relation équilibrée.
    • Selon Bloomberg, il espère tirer profit d’un important accord d’un milliard de dollars dans le cadre duquel la Chine achèterait plusieurs avions Airbus.
  • L’année dernière, la Chine était le troisième partenaire commercial de l’UE en termes d’exportations. Les enjeux sont donc considérables. Quoi qu’il en soit, l’UE n’a pas l’intention de couper les ponts.
    • La Chine attache une grande importance à ses liens avec l’Europe. En février, elle a envoyé un groupe de diplomates de haut niveau dans les capitales européennes.
  • Pourtant, l’UE veut continuer à s’engager à réduire sa dépendance envers la Chine et à diversifier certaines chaînes d’approvisionnement.

Des relations refroidies

Ce qui s’est passé avant : Plusieurs raisons expliquent pourquoi les relations entre l’UE et la Chine se sont refroidies en peu de temps.

  • D’une part, cela s’explique par la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, qui a un impact sur les relations commerciales de l’UE. Les États-Unis tentent de contenir la Chine et espèrent que l’UE s’engagera dans la voie tracée son voisin occidental.
  • D’autre part, l’UE tire également les leçons de la crise énergétique avec la Russie et souhaite que le bloc commercial cesse d’être trop dépendant d’un seul pays. Lors du lancement de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il est apparu que l’UE dépendait trop fortement des importations de gaz et de pétrole russes. L’Allemagne, moteur économique de l’UE, en a particulièrement souffert.
    • Entre-temps, l’UE s’est empressée de se tourner vers d’autres fournisseurs, mais elle préfère éviter qu’une crise similaire ne se produise avec d’autres produits stratégiques.

Ce qui joue aussi un rôle : L’espionnage économique de la Chine est depuis longtemps une épine dans le pied de beaucoup de personnes. Et puis il y a la question des Ouïghours.

  • En achetant ou en prenant le contrôle d’entreprises européennes dotées de technologies de pointe, comme les entreprises allemandes de robotique ou les entreprises européennes de biotechnologie, la technologie et la sécurité de l’emploi disparaissent au profit de la superpuissance de l’Asie de l’Est.
  • Enfin, l’Europe défend également plusieurs normes et valeurs, comme celle des droits de l’Homme. Le fait que la Chine agisse régulièrement de manière répressive à l’encontre de sa population et qu’elle maltraite les Ouïghours (une minorité musulmane de l’ouest de la Chine) préoccupe certaines personnalités européennes de premier plan.

(CP)

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