Samuel Cogolati (Ecolo), victime d’une cyber-attaque de la Chine : « Le temps de la naïveté est derrière nous »

Le député écologiste à la Chambre, Samuel Cogolati, a appris avoir été la cible d’une cyber-attaque provenant de la Chine en 2021. Un moment loin d’être innocent, puisque le député déposait une proposition de texte pour condamner le génocide des Ouïghours. Business AM a recueilli la réaction du député.

Dans l’actu : Samuel Cogolati a appris avoir été victime d’une cyber-attaque, provenant plus que probablement de Chine.

  • La cyber-attaque s’est faite via un email, par le groupe de hackers ATP 31, rattaché à la Chine.
  • « Je l’ai reçu en janvier 2021 », soit au moment de la rédaction d’une proposition de texte à la Chambre condamnant le génocide des Ouïghours en Chine, précise le député.
  • À ce stade, le parlementaire ne sait pas si les hackers sont parvenus à lui voler des données.
  • La Chine ne se limite plus à des attaques contre la Défense ou le SPF intérieur, des cyber-attaques déjà connues ces dernières années. « Désormais, la Chine s’attaque à des ONG, à des parlementaires, via de faux journalistes… » Le député estime qu’une enquête du Parquet doit être menée pour découvrir l’ampleur des cyber-attaques chinoises en Belgique.

La fin de la naïveté

La Belgique et l’Europe semblent enfin mesurer l’ampleur et le sérieux de la menace chinoise. Récemment, l’application Tiktok, accusée d’être un cheval de Troie de Pékin, a fait l’objet d’une interdiction pour le personnel de la Commission européenne et du Parlement européen : tout le monde est prié de désinstaller l’application de son smartphone professionnel et personnel dans les plus brefs délais.

  • Le député Cogolati abonde : « Le temps de la naïveté est derrière nous. Je me souviens du temps où l’on déroulait le tapis rouge pour la Chine, notamment dans ma ville de Liège, pour accueillir Alibaba en grande pompe. »
  • « On doit maintenant admettre que la Chine est un régime autoritaire qui persécute des millions d’Ouïghours, de Tibétains, d’activistes pro-démocratiques à Hong Kong, et attaque désormais nos démocraties. »
  • L’écologiste estime que les autorités belges doivent suivre la décision du parlement européen de supprimer TikTok. « Il en va de la sécurité nationale (…). Nous devons faire preuve de plus de précaution à l’égard du régime communiste dictatoriale chinois ».

Manque de ressources

L’essentiel : l’Europe et la Belgique se réveillent bien tard.

  • Le député doit l’admettre : « On a du retard, en Europe et en Belgique. Par exemple, le Cyber Command de l’armée belge vient à peine d’être créé (en octobre 2022, ndlr.). Le gouvernement fédéral investit et c’est une bonne chose, mais nous avons du retard sur des pays comme la Chine et la Russie, qui sont des machines de guerre digitale. »
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