Le géant allemand de l’énergie Uniper a enregistré une perte nette de 40 milliards d’euros au cours des neuf premiers mois de l’année, soit l’une des pertes les plus importantes de l’histoire de l’entreprise.
La première grande victime de la crise énergétique : l’importateur de gaz allemand Uniper affiche une perte monstrueuse de 40 milliards d’euros

Pourquoi est-ce important ?
Uniper a été l'une des plus grandes victimes de l'interruption de l'approvisionnement en gaz russe.L’essentiel : le groupe énergétique a enregistré une perte nette de 40,4 milliards d’euros pour les neuf premiers mois de 2022, contre une perte de 4,7 milliards pour la même période l’an dernier.
- Au moment de la rédaction de cet article, les actions d’Uniper étaient en baisse de près de 5 % à la bourse de Francfort.
« L’énergie comme arme »
La cause : en raison de l’arrêt de l’approvisionnement en gaz russe, Uniper a dû se tourner vers le marché quotidien du gaz naturel. Mais le groupe énergétique a dû payer beaucoup plus cher pour ce produit, a indiqué l’entreprise de Düsseldorf dans une déclaration sur son site web.
- « Afin de garantir la sécurité d’approvisionnement des clients, Uniper achète du gaz à des prix nettement plus élevés depuis un certain temps et, comme on le sait, la société a subi des pertes importantes en conséquence, car les coûts de remplacement liés à l’achat du nouveau gaz ne sont pas répercutés sur les consommateurs », a expliqué Tiina Tuomela, directeur financier d’Uniper.
- En outre, les livraisons de gaz russe se sont faites principalement via l’important gazoduc Nord Stream 1, qui relie la Russie à l’Allemagne. Toutefois, le nombre de livraisons a été progressivement réduit, ce qui a valu à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, de déclarer que Poutine « utilise l’énergie comme une arme« .
Nationalisation
Le contexte : Uniper est le plus grand importateur de gaz naturel d’Allemagne. La bonne santé de l’entreprise est vitale pour le réseau énergétique allemand. Mais ce n’est pas le cas ces derniers mois : depuis le début de la guerre en Ukraine, le conglomérat énergétique a déjà perdu plus de 12 milliards d’euros et menacé de faillite.
- En septembre, le gouvernement allemand a donc décidé de nationaliser l’importateur de gaz et de racheter 99 % du groupe. Berlin espère ainsi faire en sorte que les entreprises et les ménages allemands puissent continuer à compter sur le gaz.
- La nationalisation d’Uniper a coûté 29 milliards d’euros à l’État allemand, rapporte notamment De Volkskrant. La banque publique KfW a accordé à l’importateur de gaz un prêt de 18 milliards d’euros, dont 14 milliards ont été utilisés depuis.
MB