En Afrique, la vaccination contre le Covid-19 ne devrait pas débuter avant le deuxième trimestre 2021, estime le directeur des Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC), John Nkengasong.
À l’heure où l’on évoque de premiers arrivages de vaccins dès le mois prochain en Europe ou aux États-Unis, le continent africain risque lui de devoir attendre bien plus longtemps pour pouvoir lancer la vaccination contre le Covid-19. L’Afrique pourrait même devoir attendre jusqu’au deuxième trimestre de 2021, a déclaré John Nkengasong, directeur des Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC), lors d’un point presse ce jeudi.
‘J’ai vu comment l’Afrique est négligée lorsque des médicaments sont disponibles’, a-t-il notamment expliqué, dans des propos rapportés par l’agence AP.
La pire chose pour le continent…
‘Il est clair que la seconde vague (d’infections) est arrivée sur le continent’, a encore ajouté John Nkengasong, alors que l’Afrique a franchi la semaine dernière la barre des deux millions de cas confirmés de Covid-19.
Selon le directeur des CDC, le continent, peuplé d’environ 1,3 milliards de personnes, aura besoin d’1,5 milliards de doses de vaccin – si deux injections sont nécessaires – pour obtenir un taux de vaccination de 60% synonyme d’immunité de groupe.
‘La pire chose pour le continent serait le Covid-19 devienne une maladie endémique’, a conclu John Nkengasong.
Des milliards et des défis
Dans un communiqué, la branche africaine de l’OMS a fait savoir que l’objectif était de parvenir à vacciner 20% de la population d’ici la fin 2021.
Mais l’Organisation prévient toutefois qu’une étude, portant sur 47 pays d’Afrique subsaharienne, a révélé que seulement la moitié (49%) d’entre eux avait déjà ‘identifié les populations prioritaires pour la vaccination et mis en place des plans pour les atteindre’. Et à peine 24% de ces pays disposent pour l’instant de plans pour les ressources et le financement nécessaire à la mise en place d’une telle campagne.
La vaccination des populations prioritaires devrait coûter à elle seule plus de 5 milliards de dollars, hors frais de livraison, avance l’OMS. Et le stockage réfrigéré des vaccins s’annonce d’ores et déjà comme un autre grand défi pour le continent africain.
Lire aussi: