Une prisonnière contre des vaccins: le coronavirus rebat aussi les cartes de la diplomatie internationale

Un stock de vaccins russes Spoutnik V ferait partie d’un accord négocié entre Israël et la Syrie afin de faire libérer une jeune femme de 23 ans arrêtée début février à la frontière syrienne.

Le gouvernement israélien a négocié avec les autorités syriennes la libération d’une civile arrêtée à la frontière le 2 février dernier et détenue en Syrie. Selon la version officielle, l’accord portait sur un échange de prisonniers: la jeune femme contre deux bergers arrêtés il y a quelques semaines dans le Golan.

Négociation secrète

Mais selon le New York Times, l’accord comprendrait également un volet jusqu’ici secret: l’approvisionnement d’un nombre inconnu de doses du vaccin russe Spoutnik V contre le Covid-19, avec la Russie jouant le rôle de médiateur. Le gouvernement israélien n’a pas souhaité commenter cette information tandis que la presse officielle syrienne l’a réfutée.

Quoi qu’il en soit, la simple mention d’un tel accord illustre bien le rôle que pourraient jouer à l’avenir les vaccins contre le Covid-19 dans la diplomatie internationale.

Indignation

Grâce à sa campagne de vaccination ultra-rapide entamée à la fin décembre, Israël a déjà administré au moins une dose du vaccin Pfizer/BioNTech à près de la moitié de sa population de 9,2 millions d’habitants.

Par contre, l’État hébreux n’a fourni que quelques milliers de doses aux quelque 2,8 millions de Palestiniens qui vivent en Cisjordanie occupée. Et la semaine dernière, Israël a retardé l’acheminement d’une livraison de vaccins destinée aux près de 2 millions d’habitants de la Bande de Gaza. De quoi susciter encore un peu plus d’indignation si l’accord avec le régime de Bachar al-Assad devait être confirmé.

De son côté, la Syrie n’a pas encore lancé sa propre campagne.

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