Un nutri-score européen, une question de santé publique?

Près de 40 acteurs de la société civile demandent à l’Union européenne la création d’un nutri-score européen. Celui-ci serait obligatoirement apposé sur les étiquettes de tous les produits alimentaires. C’est une question de santé publique, argumente Test Achat.

Depuis plus d’un an, la Belgique recommande l’utilisation du nutri-score aux producteurs et distributeurs de produits alimentaires. Ce petit logo de 5 lettres allant de A à E permet, en un coup d’œil, d’avoir une idée des propriétés nutritionnelles du produit. Le A pour les produits à privilégier et le E pour les produits à limiter.

Cet indicateur est volontaire. Chaque entreprise décide si elle veut l’apposer ou non. En Belgique, la plupart des grandes enseignes de magasins alimentaires jouent le jeu et l’indiquent sur les produits de leur propre marque.

Lettre ouverte

Une coalition composée d’associations de consommateurs, de médecins, d’entreprises alimentaires et de députés européens demande maintenant que le nutri-score devienne obligatoire au niveau européen. Ils ont donc adressé ce lundi une lettre à la commissaire en charge de la santé et de la sécurité alimentaire, Stella Kyriakides.

Les 40 parties prenantes considèrent que cela peut avoir un réel impact sur la santé de la population. En Europe, un adulte sur deux est considéré comme en surpoids. Ce qui peut nuire gravement à leur santé et qui augmente aussi le risque de faire des complications pour certaines maladies. C’est notamment le cas avec le covid-19.

Il faut donc offrir à la population une solution pour les aider à mieux manger. Et cela commence dans les magasins. ‘Des recherches menées dans plusieurs pays montrent que le Nutri-Score est actuellement le système le plus performant pour aider les consommateurs à comparer la qualité nutritionnelle des aliments dans une gamme de produits déterminée et à faire des choix plus sains au supermarché’, indiquent-ils dans leur lettre.

La France, la Belgique, l’Allemagne, le Luxembourg, l’Espagne et la Suisse l’ont déjà adopté, mais ils ne peuvent pas le rendre obligatoire. Seule l’Union européenne a le pouvoir d’inclure le nutri-score dans les règles d’étiquetage des produits alimentaires. En faisant cela, l’Europe obligerait toutes les marques, notamment les grandes multinationales, à s’y conformer.

Comment ça marche?

Lancée en France en 2017, l’idée est d’évaluer un produit en fonction de sa teneur en aliment à favoriser (fruit, légume, légumineuse, fibre, noix et protéine) et ceux à limiter (sucre, sel, graisse saturée et calorie). Plus le produit est riche en ‘bons’ aliments, et plus son nutri-score sera élevé.

Son format court et coloré permet au consommateur de s’informer rapidement sur le produit. Même un enfant peut le comprendre. Il permet entre autres de réaliser qu’un produit qui nous semblait sain peut en réalité cacher un important taux de sucre, de sel ou de graisse. Un E sur un produit ne signifie cependant pas qu’il ne faut plus en acheter, mais qu’il doit se consommer avec parcimonie.

Il faut toutefois bien comprendre que pour être en bonne santé, l’alimentation doit être variée. Il ne faut pas manger que des fruits, que des noix ou que des céréales. Une réflexion qui va au-delà du nutri-score.

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