L’an dernier, Jareed Isaacman s’est fait connaître du grand public en passant plusieurs jours en orbite au sein du premier équipage exclusivement civil de SpaceX. Cette année, le milliardaire compte retourner dans l’espace, à très (très) haute altitude.
Jareed Isaacman a annoncé avoir acheté trois nouveaux vols commerciaux avec SpaceX. Une série de missions baptisée Polaris, toutes financées par des fonds privés. La première est déjà prévue pour la fin de cette année, et elle s’annonce grandiose.
Lors de cette mission, le milliardaire féru d’explorations spatiales décollera en compagnie de trois autres personnes via, à nouveau, un lanceur Falcon 9 et un vaisseau spatial Crew Dragon. L’opération durera pas moins de cinq jours.
Plusieurs premières au programme
Durant cette mission, un des buts sera de voler plus haut que n’importe quel Crew Dragon précédent. Isaacman a refusé de dévoiler l’objectif précis. Il a toutefois indiqué que les missions Gemini de la NASA, qui datent des années 1960, constitueraient des points de repères. La mission Gemini 11, en 1966, avait atteint une orbite terrestre de 1.374 km. Certains estiment qu’Isaacman comptent s’en approcher, voire même ambitionner de s’octroyer le record de la plus haute orbite terrestre avec équipage jamais atteinte.
« Nous allons aller plus loin dans l’espace que les humains ne sont allés depuis la dernière fois où ils ont marché sur la lune », a-t-il déclaré lors d’une interview accordée au Washington Post.
En outre, les membres de l’équipage effectueront une sortie dans l’espace. Cela constituera la toute première sortie spatiale commerciale de l’histoire, c’est-à-dire non financée par une agence spatiale gouvernementale. A fortiori, il s’agira aussi d’une première à bord de Crew Dragon.
L’équipage sera également le premier à effectuer des tests sur les satellites Starlink de SpaceX dans le cadre de communications dans l’espace. Jusqu’à présent, ceux-ci n’ont servi qu’à transmettre la connectivité Internet aux clients au sol, mais ils pourraient donc également fournir des liaisons de communication vitales pour les prochaines missions avec équipage de la NASA, sur la Lune et au-delà.
Premier vol avec équipage de Starship
Cette première mission du programme Polaris permettra aussi à l’équipage d’étudier comment les radiations dans l’espace affectent le corps humain. Celles-ci restent une préoccupation sérieuse dans le cadre des vols vers la Lune et Mars – les objectifs à long terme de SpaceX. Une exposition prolongée risque d’entraîner un « risque accru de cancer et de maladies dégénératives » et d’autres impacts à long terme, selon la NASA. Il s’agira donc d’en apprendre davantage sur ce phénomène.
Avec Polaris, Isaacman va faire passer SpaceX du statut de fournisseur de vols spatiaux à celui d’organisateur de programmes spatiaux, une première pour une société commerciale de vols spatiaux, note Digital Trends.
Pour la première mission, le milliardaire, qui a fait fortune grâce à sa société Shift4 Payments, sera accompagné de Scott Poteet, pilote de chasse retraité de l’armée de l’air américaine, Sarah Gillis, ingénieure principale des opérations spatiales chez SpaceX, chargée de superviser le programme d’entraînement des astronautes de la société, et Anna Menon, elle aussi ingénieure principale des opérations spatiales chez SpaceX.
La deuxième mission aura également lieu avec Crew Dragon et Falcon 9. La troisième, en revanche, se fera avec Starship. Il s’agira de la première mission avec équipage pour cette fusée, qui doit, plus tard, amener les premiers humains sur Mars.