Un marché haussier en 2023 dans des secteurs insoupçonnés

Selon Bank of America, une grande tendance est en train de basculer : ce ne seront pas les grandes entreprises qui vont briller à la bourse, mais les petites qui vont amorcer le marché haussier et afficher les meilleurs résultats. Mais il y a un hic : ce bullmarket aura besoin d’une récession ou d’une stagflation comme élément déclencheur.

Pourquoi est-ce important ?

Avec la baisse que connaissent les indices boursiers, les investisseurs sont nombreux à se demander quand le carnage prendra fin. Mais la question est également : quel domaine sera le fer de lance de la reprise?

Dans l’actu : un rapport de Bank of America (BofA) avec des perspectives d’évolution du marché au début de l’année prochaine.

  • La banque s’attend à un marché haussier, l’année prochaine. Mais, fait étonnant, ce ne sont pas les mastodontes à la valeur boursière gargantuesque qui vont mener la danse, comme cela a été le cas les dix dernières années. Ce sera au tour des entreprises à plus petite valeur boursière, aussi appelées « small caps », de briller.
  • Pourquoi? « Tendances séculaires de stagflation, de ramener des types de production dans le pays même, de localisation et d’incitations fiscales = hausse des petites capitalisations en 2023 », écrit l’analyste Michael Hartnett dans le rapport, consulté par Markets Insider. Dans un tel contexte, les entreprises de plus petite taille et avec une exposition plus locale se sont toujours mieux débrouillées, au fil de l’histoire.
  • Il ajoute qu’elles sont « des preneurs de prix et non des faiseurs de prix, donc moins pénalisées par l’inflation ».

En chiffres : Des comparaisons historiques.

  • Pour l’expert, le passage de l’un à l’autre est d’ailleurs en train de se passer. La grande tendance que le Nasdaq 100 (qui reprend les 100 entreprises à la cotation la plus importante du Nasdaq) ait une meilleure performance que les small caps est en train de prendre fin.
    • Pour l’instant, le Nasdaq US Small Cap Index perd en effet moins de plumes que le Nasdaq 100. Depuis le début de l’année, le premier a perdu 22%, là où le deuxième a perdu un tiers de sa valeur.
  • La même chose s’est d’ailleurs passée dans les années 70, compare-t-il : « La stagflation s’est poursuivie jusqu’à la fin des années 1970, mais une fois le choc inflationniste de 1973/1974 passé… Les petites capitalisations américaines sont entrées dans l’un des plus grands marchés haussiers de tous les temps ; les actions de petites capitalisations devraient sur-performer dans les années de stagflation à venir. »
  • Stagflation et/ou récession sont ainsi la condition sine qua non du rallye et de la sur-performance des petites entreprises cotées à Wall Street. En moyenne, lors des récessions qui ont eu lieu depuis 1936, les petites entreprises ont eu des rendements à long terme de 11,7%. Leurs grandes sœurs n’ont gagné « que » 8,4%.

L’essentiel : récession ou pas?

  • La condition pour que les petites entreprises deviennent les championnes du marché est donc que les Etats-Unis tombent en récession – une bonne nouvelle pour elles, mais une mauvaise nouvelle pour l’économie dans son ensemble. Le pays n’y est cependant pas encore, malgré les attentes des analystes : le marché du travail reste par exemple flamboyant. Ce contraste crée beaucoup d’incertitudes, ce qui a aussi un impact sur le marché. Seul le National Bureau of Economic Research, qui se base sur différents indicateurs, peut décréter que l’heure de la récession a sonné.
  • D’autres pays se considèrent déjà en récession. C’est notamment le cas au Royaume-Uni, où la Banque d’Angleterre le répète souvent.