UBS et Credit Suisse vont-ils fusionner et former une méga-banque à 1.700 milliards d’euros d’actifs?

Quel est le superlatif de méga-banque? La question se pose alors que des informations font état de de pourparlers en cours concernant une possible fusion des deux géants du monde bancaire suisse, UBS et le Credit Suisse.

Le blog suisse Inside Paradeplatz a été le premier à rendre compte lundi du rapprochement entre les deux banques suisses, qui n’ont pas commenté l’information. Le président d’UBS, Axel Weber, serait le moteur de ce projet baptisé Signal.

Selon le blog, les projets de fusion, qui pourraient être annoncés dès le début de 2021, sont en cours. Le gouvernement suisse et les régulateurs seraient déjà au courant de ces plans, affirme Inside Paradeplatz. Le journal économique Financial Times rapporte pour sa part qu’UBS a demandé à des consultants externes d’analyser différents scénarios.

Plus de deux fois l’économie suisse

UBS (966 milliards d’euros d’actifs) et Credit Suisse (724 milliards d’euros) sont déjà des méga-banques aujourd’hui. Ensemble, elles représentent près de 1.700 milliards d’euros d’actifs, soit plus de deux fois le produit intérieur brut de la Suisse. UBS compte 70.000 employés (dont 20.000 en Suisse) et Crédit Suisse, 50.000 (dont 15.000 en Suisse).

Selon les experts, une fusion ne serait pas une idée folle si on la considère à l’échelle mondiale. En termes de taille, la banque fusionnée pourrait concurrencer le géant britannique HSBC de Hong Kong, le français BNP Paribas ou les grandes banques américaines.

Mais des défis se posent au niveau suisse:

  • Une banque dont la taille est plus de deux fois supérieure à celle de l’économie suisse ne serait-elle pas ‘trop grande pour faire faillite’ (too big to fail)?
  • Les garants de la concurrence ne vont-ils pas trouver la combinaison trop dominante?
  • La crainte d’un bain de sang social plane également. Une fusion pourrait rendre superflus environ 15.000 emplois, dont au moins 5.000 en Suisse.

Quid de Ralph Hammers?

Si fusion il y a, il sera également intéressant de savoir quel rôle jouera Ralph Hamers. Le Néerlandais a échangé le poste de CEO chez ING contre celui d’UBS. Mais si UBS et Credit Suisse fusionnaient, Axel Weber deviendrait président de la nouvelle entité et son CEO serait vraisemblablement issu du camp Crédit Suisse.

De plus, avec un projet d’une telle envergure pour le secteur bancaire suisse, il est très probable qu’un Suisse comme Thomas Gottstein, actuel CEO de Credit Suisse, prenne le commandement opérationnel.

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