Le président Donald Trump a exprimé l’espoir que les cas de coronavirus ‘se stabilisent’ dans les épicentres américains, indiquant voir ‘la lumière au bout du tunnel’. Le bilan est pourtant à nouveau lourd ce lundi aux États-Unis.
L’épicentre de l’épidémie dans le pays, New York, enregistrait dimanche une baisse encourageante du nombre de nouvelles infections et de décès. Il n’en fallut pas moins au président américain pour s’enthousiasmer, tout en restant prudent. Une fois n’est pas coutume.
Donald Trump a ainsi indiqué au peuple américain que cette baisse était ‘un bon signe’, mais a alerté des décès plus nombreux à venir à mesure que la pandémie approche de son pic aux États-Unis. ‘Dans les jours à venir, l’Amérique endurera le pic de cette pandémie’, a-t-il déclaré ce dimanche.
Il s’est toutefois voulu rassurant, indiquant que les États les plus en détresse recevront davantage de personnel et de fournitures médicales, notamment des masques et des respirateurs.
De l’espoir face à la situation européenne
Deborah Birx, membre du groupe de travail du président sur les coronavirus, a aussi déclaré que la situation en Italie et en Espagne ‘nous donne de l’espoir sur ce que pourrait être notre avenir’. Les nombres d’infections et de décès ont diminué ces derniers jours dans les deux pays européens les plus touchés par le coronavirus. L’Italie a déploré 525 nouvelles victimes au cours des dernières 24 heures, le chiffre quotidien le plus bas depuis le 19 mars. En Espagne, 674 personne sont décédées, le plus faible bilan quotidien en plus d’une semaine.
‘Nous espérons que la semaine prochaine verra une stabilisation des cas dans ces zones métropolitaines où l’épidémie a commencé il y a plusieurs semaines’, a-t-elle déclaré lors de la même conférence de presse que le président.
Ces déclarations optimistes du côté de la Maison Blanche tranchent avec l’avis d’experts américains sur la question. Une contradiction menée par le docteur Anthony Fauci, expert mondialement reconnu des maladies infectieuses, qui n’hésite par à recadrer Trump et son optimisme. Il déclarait il y a peu que les perspectives à court terme étaient ‘vraiment mauvaises’.
‘Notre moment Pearl Harbor’
L’administrateur fédéral des services de santé publique, Jerome Adams, abonde en indiquant que ce sera ‘la semaine la plus dure et la plus triste de la vie de la plupart des Américains’. ‘Ce sera notre moment Pearl Harbor, notre moment 9/11, sauf que ce ne sera pas localisé, ce sera dans tout le pays’, a-t-il déclaré à Fox News dimanche, en référence aux deux plus grandes tragédies américaines.
Ces propos alarmistes ont sans aucun doute pour but de préparer la population au pire. Les États-Unis ont rapporté plus de 337.270 infections confirmées depuis le début de l’épidémie, loin devant tous les autres pays du monde, et 9.619 décès dus au virus.
Plus de 1.200 personnes contaminées par le nouveau coronavirus sont mortes en 24 heures aux États-Unis, selon le comptage publié dimanche soir par l’université Johns Hopkins.
New York
La situation est toujours dramatique à New York, l’épicentre américain de l’épidémie. Dimanche, le gouverneur Andrew Cuomo a fait état de 594 nouveaux décès, soit un total de 4.159 décès dans la ville, près de la moitié du bilan national. Il a également déclaré que 122.000 résidents new-yorkais avaient été infectés.
Les patients nécessitant une hospitalisation sont toutefois en baisse pour la première fois depuis une semaine, et les décès chutent également par rapport à la veille, a-t-il ajouté. ‘Le coronavirus est vraiment vicieux et efficace dans ce qu’il fait, c’est un tueur efficace’, a-t-il indiqué aux journalistes.
Il est néanmoins encore trop tôt pour savoir si New York en est à son pic épidémique. Cuomo a aussi prévenu qu’il était trop tôt pour savoir si les cas diminueraient rapidement après ‘le sommet’, comme il nomme l’apogée de l’épidémie, ou s’ils diminueraient lentement, tout en saturant toujours les hôpitaux.
Lire aussi: