Trump met ses menaces à exécution et révise une loi menaçant les réseaux sociaux

Le Président des États-Unis devrait ordonner ce mercredi la révision d’une loi protégeant les entreprises de réseaux sociaux. Celle-ci les exonère de toute responsabilité quant au contenu posté par leurs utilisateurs, indique un projet de décret et une source proche.

La guerre de Trump contre Twitter commence à prendre des proportions hors-norme. Le Président américain n’a vraiment pas apprécié être épinglé pour des tweets trompeurs remettant en cause le prochain scrutin présidentiel. Il y affirmait que les prochaines élections seraient ‘truquées’ à cause du vote par correspondance évoqué afin de faire face à la pandémie.

https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1265427538140188676?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1265427539008380928%7Ctwgr%5E&ref_url=https%3A%2F%2Ffr.businessam.be%2Ftrump-en-colere-twitter-commence-a-fact-checker-ses-tweets%2F

Après qu’une mention ‘vérifier les faits’ est apparue sous plusieurs de ses tweets, Trump a fulminé contre Twitter, allant jusqu’à menacer de ‘fermer et réguler’ les entreprises de réseaux sociaux. Le CEO de Twitter, Jack Dorsey, n’est pas impressionné. Mais le Président risque désormais de mettre sa menace à exécution.

Une censure… censurée

Ce mercredi, des fonctionnaires américains ont indiqué que Trump signera jeudi un décret sur les sociétés de réseaux sociaux. Selon l’agence Reuters, qui a pu consulter une copie du document, ce décret exigerait de la Commission fédérale des communications (FCC) qu’elle révise une loi exemptant les plateformes de la responsabilité juridique pour le contenu que leurs utilisateurs publient. Autrement dit, les entreprises tech seraient désormais davantage exposées à des poursuites judiciaires.

En outre, le Bureau de la stratégie numérique de la Maison-Blanche mettrait également au point ‘un outil pour aider les citoyens à signaler les cas de censure en ligne’. Celui-ci ‘permettra de recueillir les plaintes relatives à la censure en ligne et de les soumettre au ministère de la Justice et à la Commission fédérale du commerce (FTC)’.

‘Cette ordonnance demande à l’agence [des communications] d’examiner si une plateforme de réseaux sociaux utilise des politiques trompeuses pour modérer le contenu et si ses politiques sont incompatibles avec ses conditions de service’, indique Reuters. La censure censurée, voilà les intentions de Donald Trump. Et tant pis pour les fake news.

Big Brother

Ce projet exige également la création d’un groupe de travail qui examinera l’application des lois des différents États interdisant aux plateformes en ligne de se livrer à des ‘actes déloyaux et trompeurs’. Si les plaintes des utilisateurs sont fondées, cette nouvelle ordonnance obligerait la FTC à ‘prendre des mesures’ et à publier un rapport au public sur ces plaintes. Ces décisions pourraient donc faire jurisprudence pour réglementer les réseaux sociaux.

Mais, surtout, ce groupe de travail pourra créer des listes d’utilisateurs à surveiller en fonction de leur interaction avec le contenu ou avec d’autres utilisateurs. Autrement dit, une sorte de Big Brother des réseaux sociaux. 2020, l’année de toutes les dystopies?

Lire aussi:

Plus