Dans trois tweets successifs, le Président américain Donald Trump demande la ‘libération’ du Minnesota, du Michigan et de la Virginie. Trois Etats dirigés par des gouverneurs démocrates.
Trump en appelle donc à un soulèvement contre les gouverneurs locaux, dont les Etats sont, selon lui, ‘assiégés’. Aucune élection ne sont pour l’instant à l’agenda dans ces Etats. L’expression ‘libération’ peut difficilement s’interpréter comme la métaphore d’une victoire aux urnes.
Ce n’est par contre pas un hasard si ces trois Etats en particulier ont connu ces derniers jours des manifestations, modestes mais très médiatisées, pour protester contre les mesures de confinement visant à limiter l’impact du coronavirus.
Mercredi, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés à Détroit, dans le Michigan, pour s’opposer au durcissement des mesures de confinement annoncé par la gouverneur démocrate Gretchen Whitmer. Sont interdits les visites entre voisins et les déménagements à la campagne. 29.000 cas ont été testés positifs au coronavirus dans cet Etat. 2.000 personnes en sont déjà mortes.
‘La quarantaine, c’est quand on limite la liberté de circulation des personnes malades. La tyrannie, c’est quand on restreint la liberté de mouvement des personnes en bonne santé’, a déclaré l’organisateur Meshawn Maddock à la Fox News. ‘Tout le monde sait ce qu’est la distanciation sociale. Nous n’avons pas besoin d’une nounou pour nous rappeler que nous devons être prudents.’
Le deuxième amendement
Les tweets postés ce vendredi soir par Donald Trump semblent inspirés de la Fox News. La chaîne a donné la parole aux manifestants, plus tôt dans la journée. Beaucoup d’entre eux étaient armés.
D’où la référence au deuxième amendement de la Constitution dans son tweet. En Virginie, plusieurs projets de loi ont été déposés ce vendredi pour restreindre la vente d’armes. Une annonce qui en a fait bondir plus d’uns.
Les tweets de Donald Trump auraient donc pour but de forcer la réouverture de l’économie locale. La question est de savoir pourquoi il utilise le terme ‘libérer’ plutôt que ‘rouvrir’.
Ces événements, qui arrivent au moment où les gouverneurs tentent de contenir l’épidémie et où près de 36.000 personnes sont mortes du coronavirus, vont, une fois de plus, raviver les sentiments politiques aux Etats-Unis.