Principaux renseignements
- 48,9 pour cent des travailleurs belges admettent pratiquer occasionnellement le « task masking » (simulation de travail).
- Ce phénomène touche particulièrement les jeunes (<35 ans) : 63,1 pour cent reconnaissent ce comportement.
- Les « task maskers » naviguent sur les réseaux sociaux, shoppent en ligne ou envoient des messages tout en feignant de travailler.
Une étude récente de Liantis révèle que près d’un travailleur belge sur deux pratique le « task masking » – simuler une activité professionnelle tout en s’adonnant à d’autres occupations.
Cette tendance est particulièrement marquée chez les jeunes : 63,1 pour cent des moins de 35 ans reconnaissent ce comportement. La psychologue organisationnelle Evy Sadicaris identifie plusieurs causes : manque de motivation, sentiment de non-reconnaissance, tâches perçues comme inutiles ou manque d’autonomie. Une inadéquation avec les valeurs de l’entreprise peut également jouer.
Les stratégies de simulation
Les « task maskers » consacrent leur temps aux réseaux sociaux, messageries privées, shopping en ligne ou musique.
Plus troublant : 27 pour cent des répondants admettent exécuter leurs tâches à un rythme délibérément ralenti, priorisant les missions simples au détriment des défis complexes – avec un impact négatif sur la productivité.
Certains poussent la simulation plus loin en allongeant artificiellement les réunions ou programmant des rendez-vous fictifs. « C’est souvent la peur de se voir attribuer plus de travail ou d’être perçu comme paresseux », explique Sadicaris.
Risques à long terme
Bien qu’apparemment anodine, cette pratique peut entraîner des conséquences graves. Sadicaris met en garde contre le « bore-out » – épuisement mental dû à l’ennui et au désengagement.
Elle recommande des blocs de travail de 50 minutes entrecoupés de pauses actives. « Chacun doit trouver son rythme optimal pour maintenir concentration et motivation. »
Approche commence par le dialogue
La solution repose sur un effort conjoint employés-employeurs. Sadicaris conseille aux travailleurs d’exprimer leurs préoccupations concernant motivation et contenu des tâches.
Les employeurs devraient se concentrer sur les résultats plutôt que sur la présence. « Impliquez les collaborateurs dans la fixation des priorités et donnez-leur plus d’autonomie. Cela renforce à la fois motivation et confiance mutuelle. »
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