Trains vs avions: le comeback des trains de nuit

En Europe, les trains de nuit se multiplient à la vitesse d’un TGV. Cette mode relancée par ÖBB bénéficie de la prise de conscience massive face au réchauffement climatique.

Depuis janvier 2020, il est de nouveau possible de prendre un train de nuit en Belgique. La compagnie autrichienne ÖBB a lancé une ligne inédite entre Bruxelles et Vienne via ses “Night jets” qui visent une véritable renaissance des trains de nuit. En 2021, ce sera ainsi le tour d’Amsterdam de bénéficier d’une nouvelle liaison jusqu’à la capitale autrichienne. Des lignes sont déjà disponibles en Allemagne, en Suisse et en Italie via ÖBB.

En France, la compagnie Thello assure elle aussi des voyages de nuit entre Paris et Venise. C’est également la grande mode dans les pays scandinaves. Vous pouvez ainsi embarquer pour de nombreuses villes finlandaises mais aussi vous diriger vers Moscou ou Saint-Pétersbourg à partir d’Helsinki, à bord du train de nuit Tolstoï.

Les Suédois ont “honte de prendre l’avion”

En Suède, la “honte de prendre l’avion” se généralise à cause de l’impact environnemental de ce type de transport. Le gouvernement suédois l’a bien compris. Il s’est mis d’accord mercredi dernier pour investir dans les trains de nuit afin de relier sa capitale au reste de l’Europe: 39 millions d’euros sont sur la table. Une liaison directe Stockholm-Hambourg est déjà dans le pipeline, tout comme une ligne Bruxelles-Malmö, étudiée dès le mois d’avril.

En Allemagne également, on mise sur l’enthousiasme des trains de nuit. Dans son plan de 100 milliards d’euros pour sauver le climat, le gouvernement envisage notamment de tripler les taxes sur les billets d’avion pour les vols intérieurs, et de supprimer la TVA sur les billets de train. Le malheur des uns fait le bonheur des autres.

La prise de conscience climatique profite aux trains

S’ils étaient auparavant monnaie courante en Europe, ce nouvel engouement pour les trains de nuit ne s’explique pas par la mode du vintage. La conscientisation au réchauffement climatique ces derniers mois y est pour beaucoup, comme le prouvent les manifestations et grèves à répétition qui ont eu lieu dans de nombreux pays européens. La consommation en CO2 des avions, devenus un transport en commun pour de nombreux citoyens, se retrouve sous le feu des critiques. Si les termes “empreinte carbone” font désormais partie de votre lexique de base, c’est qu’il y a une bonne raison. 

La prise de conscience au réchauffement climatique est telle qu’elle génère même de véritables angoisses pathologiques : l’éco-anxiété ou la solastalgie. Face à cette sensibilisation climatique massive, surtout parmi les jeunes, les trains de nuit s’offrent en solution miracle, en Saint Graal pour réduire son impact écologique, tout en continuant à voyager… et ravir, pourquoi pas, les nostalgiques de l’Orient Express. Une affaire qui roule sur des rails. 

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