Tout juste, mais ça passe : les trois syndicats approuvent l’accord salarial

Les trois syndicats devaient approuver définitivement l’accord social en le soumettant à leur base. Du côté de la FGTB, c’est passé tout juste. Côté chrétien, l’enthousiasme est bien caché.

Pourquoi est-ce important ?

Depuis des mois maintenant patronat et syndicats négocient les accords interprofessionnels. Et la question de l'augmentation des salaires aura fait couler beaucoup d'encre, en plus d'une multitude d'interventions politiques. Si le grand accord social passe par le chat de l'aiguille, la paix sociale demeure en Belgique malgré des négociations de plus en plus difficiles au sein du Groupe des Dix.
  • Le syndicat chrétien a approuvé l’accord à 57% des voix du côté de la CSC.
  • C’était beaucoup plus serré chez les socialistes avec 49,06% pour le « oui », et 49,01% pour le « non » du côté de la FGTB. Les abstentionnistes ont fait pencher la balance.
  • Le syndicat libéral de la CGSLB a lui donné son feu vert à 88% des voix.

Après une réunion marathon, syndicats et employeurs sont parvenus, le 8 juin, à un projet d’accord sur un certain nombre de questions sociales importantes. Ainsi, le salaire minimum sera relevé et les emplois de fin de carrière seront envisageables dès 55 ans. Les pensions complémentaires demeureront possibles, mais au plus tôt dès 60 ans, et des heures supplémentaires avantageuses fiscalement pourront être prestées.

La CGSLB, premier syndicat à officialiser sa position, a validé l’accord à 88% des voix. Son président, Mario Coppens, évoque cependant un accord « équilibré » mais plus « nécessaire » qu' »enthousiasmant ».

Du côté du syndicat chrétien CSC, l’approbation est moins franche, mais frôle cependant les 60% (58,68%). « C’est un moment important pour nous », souligne la secrétaire générale Marie-Hélène Ska à l’agence Belga. Grâce à l’accord, « 70.000 personnes qui touchent un salaire minimum » vont voir leur pouvoir d’achat augmenter. « C’est une grande réalisation », estime-t-elle. La possibilité offerte de lever le pied dès 55 ans a également pesé pour le camp du oui. A l’inverse, « le point noir c’est la flexibilité et la pression toujours plus importante » sur les travailleurs, pointe-t-elle, se référant aux 120 heures supplémentaires d’heures supplémentaires défiscalisées.

Contrairement à la CSC, où l’accord a été perçu de manière assez homogène entre le nord et le sud, à la FGTB, les instances wallonnes se sont montrées plus frileuses, particulièrement en raison de cette flexibilité, a confirmé le président du syndicat Thierry Bodson.

Les militants ont finalement approuvé l’accord de justesse, 49,06% des votes étaient positifs, pour 49,01% contre l’accord. L’accord est donc approuvé, mais « ça aurait pu tomber de l’autre côté », signale-t-il. « Il n’y a pas de triomphalisme à avoir dans un sens ou dans l’autre. »

La décision a été difficile pour chaque centrale ou régionale, soulève-t-il encore. L’amélioration du salaire minimum, « rare dans un accord », a clairement été l’élément le plus encourageant pour les partisans du oui, bien qu’ils déplorent globalement le fait que le poids de cette mesure retombe sur les deniers publics.

En outre, bien que la norme salariale (0,4%) ne figure pas dans l’accord, elle reste dans les esprits et est difficilement acceptable pour les militants, surtout au vu des prévisions de croissance du pays publiées par la Banque nationale de Belgique, note encore Thierry Bodson.

L’accord social est donc approuvé, par contre, dans chaque organisation syndicale, une chose reste claire: la loi de 1996 sur la compétitivité doit être modifiée, et toutes en feront leur cheval de bataille dans les mois qui viennent.

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