Le géant de la chimie Solvay libère plus d’un milliard d’euros pour une transition énergétique majeure, mais il y a un mais pour l’Europe

L’entreprise internationale belge Solvay investira au total environ 1 milliard d’euros dans la transition énergétique de l’Europe, mais les véritables investissements se feront aux États-Unis.

Pourquoi est-ce important ?

Alors que l'Europe prépare massivement les entreprises à une transition énergétique coûteuse, les États-Unis proposent un paquet d'aides en faveur du climat plutôt favorable aux investisseurs étrangers. Cela menace maintenant d'affaiblir l'industrie européenne.

L’essentiel : les investissements massifs en faveur de la neutralité climatique envoient les entreprises européennes à l’étranger.

  • Si Solvay possède un certain nombre d’usines en Europe, elle misera sur des investissements en dehors du continent dans les années à venir. « L’expansion va se faire aux États-Unis. Le retour sur investissement y est tout simplement plus élevé », a déclaré Philippe Kehren, directeur général de la division « carbonate de sodium » du géant belge de la chimie.
  • L’Europe veut atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, mais cela a un coût. La facture finale chez Solvay s’élève à plus d’un milliard d’euros.
  • Aux États-Unis, les entreprises nationales ont récemment pu bénéficier de subventions élevées, ce qui a conduit de nombreuses entreprises européennes à se tourner vers le Far West. Selon l’Europe, cela viole les règles de l’OMC.

La vision de l’avenir

Concrètement : le processus de production de Solvay a besoin d’être renouvelé.

  • Bien que Solvay se concentre sur les États-Unis, elle est toujours prête à faire des investissements importants en Europe. « C’est nécessaire pour rester pertinent sur la scène mondiale », déclare Kehren.
  • Solvay émet des millions de tonnes de CO2 lors de la production de carbonate de sodium, alors que ce secteur ne représente que 15 % de ses ventes.
  • L’utilisation du charbon sera interdite à partir de 2030. « Son utilisation est écologiquement et économiquement non durable », peut-on lire. Un investissement qui coûtera à l’entreprise 150 millions d’euros.
  • Selon le haut responsable, cela ne sera pas suffisant. « Avec les nouvelles sources d’énergie, nous pouvons éviter deux tiers du CO2, mais il y a aussi du CO2 associé au processus de Solvay. Nous devons nous attaquer à cela aussi. »
  • C’est pourquoi Solvay investit aujourd’hui 40 millions d’euros dans une usine à Dombasle, en France, où le géant belge de l’énergie testera le nouveau procédé de transformation.

Ce que nous entendons : Les États-Unis sont bien plus en avance sur le carbonate de sodium.

  • Ces dernières années, l’État américain du Wyoming est devenu la Mecque de l’industrie du carbonate de sodium. Cela est dû en partie à un sol riche en matières premières.
  • Solvay en profite déjà. Quelque 150 employés y exploitent le minerai jusqu’à 500 mètres sous terre.
  • Selon Kehren, la production y est beaucoup moins chère et plus économique. « Cela consomme moins d’énergie et nous fonctionnons au gaz là-bas en raison des prix bas. On ne peut pas imaginer ça en Europe maintenant. »
  • « De toute évidence, tout se passe désormais aux États-Unis. Le pays produit déjà deux fois plus qu’il ne consomme lui-même », a fait valoir le haut responsable.

(JM)

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