Les socialistes britanniques envisagent la plus grande confiscation de parts sociales de l’histoire

Si les socialistes britanniques parviennent au pouvoir, ils saisiront 300 milliards de livres d’actions de 7 000 grandes entreprises pour les distribuer à leurs employés. Il s’agirait de la « plus grande confiscation » de biens jamais effectuée dans le secteur privé d’une démocratie occidentale. C’est ce qui ressort d’une analyse du Financial Times et du cabinet d’avocats Clifford Chance.

Les 2,6 millions de Britanniques qui louent une propriété se verront également présenter une facture colossale si le parti travailliste devait remporter les élections. Non seulement ils seraient soumis à des impôts plus élevés, mais de plus les socialistes britanniques veulent également mettre en place un régime de « droit d’achat ».

Les socialistes semblent déterminés à transférer le pouvoir des entrepreneurs et des propriétaires aux employés et aux locataires.

Pour les entrepreneurs, cela signifie que toute personne employant plus de 250 personnes devra progressivement transférer 10 % des actions de l’entreprise à ses employés. En pratique, les socialistes veulent transférer 1 % des actions aux employés chaque année pendant 10 ans.

Ces actions ne devraient plus rapporter que des dividendes pour un montant maximal de 500 £ (550 €) par an. Tout montant excédant ce seuil reviendrait au trésor public sous la forme d’une taxe supplémentaire.

La plus grande confiscation de l’histoire

Selon Dan Neidle, partenaire du cabinet d’avocats Clifford Chance, il s’agirait d’une mesure sans précédent dans l’histoire britannique. Il s’attend donc à une série de poursuites judiciaires de la part d’entreprises et d’actionnaires mécontents, en particulier d’entreprises dont les propriétaires sont étrangers. Les investisseurs et les fonds de pension verraient disparaître des milliards de livres dans ce qui est déjà qualifié  d' »expropriation » et de « confiscation ». Mais, selon le parti travailliste, il s’agit d’une « mesure indispensable ». Elle favoriserait la productivité et la réflexion à long terme « car tout le monde profiterait des avantages des investissements ».

Les socialistes veulent aussi donner aux locataires la possibilité d’acheter leur logement. Et pas nécessairement au prix du marché actuel. Un « prix raisonnable » serait fixé, en tenant compte des montants que l’acheteur a déjà payés en loyers.  Une fois trouvé, le locataire aurait de toute façon le droit d’acquérir le bien. Le gouvernement fixerait les critères à cet égard.

Le plan est similaire à une initiative lancée par Margaret Thatcher dans les années 1980, qui donnait aux locataires de logements sociaux le droit d’acheter leur logement. Thatcher souhaitait ainsi réduire l’influence de l’État sur le citoyen. Mais selon le parti travailliste, cela n’a fait qu’accroître les inégalités. Depuis lors, le nombre de logements sociaux au Royaume-Uni est passé de 6,5 millions à 2 millions. Sur ce nombre, 40 % sont maintenant aux mains de particuliers qui n’y vivent pas, mais qui les louent.

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