Seuls 3 pays concentrent 70% de tous les points de recharge européens pour véhicules électriques

A mesure que les ventes de véhicules électriques augmentent à travers l’Europe, les décideurs politiques doivent suivre la demande en multipliant les points de recharge. Coup de projecteur sur les pays qui chérissent au mieux leur population en la matière… et sur ceux qui la négligent le plus.

L’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) a récemment mis à jour ses chiffres concernant les points de recharge au sein de l’Union. Son constat est clair: une « Europe à deux vitesses » est en train de se dessiner en matière de mobilité électrique.

Selon les chiffres récoltés en 2020, le trio de tête est composé des Pays-Bas (66.665 points de recharge), de la France (45.751) et de l’Allemagne (44.538). A eux trois, ces pays comptabilisent 70% de l’ensemble des points de recharge situés dans l’UE. Or, leurs superficies combinées représentent à peine 23% de l’étendue du territoire du bloc. Ce qui signifie donc que les 77% de terres restantes ne disposent que de 30% des infrastructures totales destinées à la recharge des voitures électriques.

L’Italie, avec 13.073 points de recharge répertoriés, et la Suède, avec 10.370, complètent le top 5. En queue de classement, on retrouve Chypre (70 points de recharge), Malte (96), la Lituanie (174), la Bulgarie (194) et la Grèce (275).

Avec environ 8.500 points de recharge, la Belgique se situe parmi les bons élèves, comme le montre la carte ci-dessous.

Le constat est clair: l’Europe occidentale est bien mieux lotie. (ACEA)

Il est clair que l’Europe occidentale dispose de bien plus de points de recharge que l’Europe centrale et l’Europe méridionale. Une répartition géographique qui en suit une autre, économique. Sans surprise, c’est dans les pays riches que l’on retrouve la majorité des infrastructures. Les nations pauvres ne sont pas en mesure de suivre le rythme.

Par exemple, la Roumanie, six fois plus grande que les Pays-Bas, ne compte que 493 points de recharge. Soit 135 fois moins que le leader néerlandais.

Les nouveaux objectifs fixés par l’UE

Face à ce constat, l’ACEA avait demandé à la Commission européenne il y a quelques semaines d’imposer des objectifs contraignants aux États membres de l’UE. « Quiconque souhaite acheter une voiture électrique ou à pile à combustible dépend d’une infrastructure de recharge ou de ravitaillement fiable – que ce soit à la maison, au travail et sur la route. Le temps est venu pour tous les gouvernements de l’Union européenne d’accélérer la course à une mobilité plus verte », avait déclaré le directeur général de l’organisation, Eric-Mark Huitema.

La semaine dernière, ladite Commission a présenté toute une série de nouvelles mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre du continent de 55% à l’horizon 2030 par rapport à 1990. Pour remplir cet objectif, des normes plus strictes en matière d’émissions de CO2 pour les véhicules ont été décidées. Elles visent une réduction des émissions moyennes des voitures neuves de 55% à partir de 2030 et de 100% à partir de 2035 par rapport aux niveaux de 2021.

A cet effet, le règlement sur le déploiement d’une infrastructure pour les carburants alternatifs a fait l’objet d’une révision. L’UE va imposer à ses États membres d’accroître leur capacité de recharge au rythme des ventes de véhicules à émissions nulles et d’installer des points de recharge et de ravitaillement à intervalles réguliers sur les grands axes routiers: tous les 60 kilomètres pour la recharge électrique et tous les 150 kilomètres pour le ravitaillement en hydrogène.

Selon ses calculs, pour que l’UE atteigne ses objectifs, il faudrait que quelque 6 millions de points de recharge accessibles au public s’y trouvent d’ici 2030. Avec moins de 225.000 disponibles aujourd’hui, cela représente une multiplication par 27 en moins d’une décennie.

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