Des chercheurs américains ont prévenu mardi que les États-Unis pourraient devoir se plier à des mesures de distanciation sociale (confinement, fermetures d’école, etc.) jusqu’en 2022 si un vaccin n’est pas rapidement mis à disposition de la population.
Les conclusions de l’équipe de la Harvard T.H. Chan School of Public Health, publiées dans la revue Science, contredisent les annonces de la Maison Blanche qui suggèrent que la pandémie pourrait s’arrêter dès cet été.
‘Une distanciation intermittente pourrait être nécessaire jusqu’en 2022, à moins que la capacité des soins intensifs ne soit considérablement augmentée ou qu’un traitement ou un vaccin ne soit disponible’, écrivent-ils dans leur rapport, relayé par CNN.
Une résurgence possible jusqu’en 2024
Ils préviennent également qu’une disparition du virus ne serait pas forcément synonyme de victoire finale. ‘Même en cas d’élimination apparente, la surveillance du SRAS-CoV-2 devrait être maintenue car une résurgence de la contagion pourrait être possible jusqu’en 2024’.
Par ailleurs, les projections de l’équipe de chercheurs indiquent qu’en cas de levée des restrictions, le virus réapparaîtrait assez rapidement. ‘Si la distanciation intermittente est l’approche choisie, il pourrait être nécessaire de le faire pendant plusieurs années, ce qui est évidemment très long’, prévient le Dr Marc Lipsitch, auteur de l’étude et professeur d’épidémiologie à la Harvard School of Public Health.
Conséquences sociales
Mais un maintien à long terme de mesures de distanciation ne sera pas sans conséquence sociale.
Au Royaume-Uni, par exemple, la création de certificats d’immunité a été évoquée comme une possibilité à l’avenir, avec à la clé le risque de créer une société à deux vitesses entre les personnes qui peuvent reprendre une vie normale et celles qui doivent rester confinées.
En Belgique ou en France, le débat autour de la mise en place généralisée d’une application de traçage des contacts ne fait que commencer…
Une distanciation prolongée, même intermittente, aura probablement ‘des conséquences économiques, sociales et éducatives profondément négatives’, confirment les auteurs de l’étude.
Ces derniers espèrent que leurs travaux permettront de mieux déterminer les trajectoires probables de l’épidémie et d’ainsi identifier de nouveaux moyens pour la combattre et la maîtriser.