Sam Altman, CEO d’OpenAI, a annoncé vendredi son départ surprise de la start-up qui a donné naissance à ChatGPT. Depuis, les rumeurs allaient bon train sur son retour express. Il n’en sera finalement rien… Pour le moment.
Dans l’actu : Sam Altman ne retournera finalement pas à la tête d’OpenAI, après son licenciement vendredi dernier.
- Le conseil d’administration d’OpenAI vient de donner le job de CEO à Emmett Shear, annonce Bloomberg.
Une réplique aux investisseurs d’OpenAI
Zoom arrière : Certains dirigeants de la start-up se démenaient pourtant pour ramener Sam Altman à son poste, selon les rumeurs.
- Sam Altman a été évincé suite à un processus d’examen délibéré par le conseil d’administration. Celui-ci a conclu qu’il n’était « pas constamment franc dans ses communications avec le conseil, entravant sa capacité à exercer ses responsabilités ».
- Selon The Information, le co-fondateur et membre du conseil d’administration Ilya Sutskever a confirmé qu’Altman ne retournera pas dans la start-up qu’il a cofondée en 2015. Or, le retour du CEO prodige aurait été conditionné au départ de ce même Ilya Sutskever, selon The Verge.
- Ce choix d’Emmett Shear est ainsi un refus cinglant des membres du conseil d’administration d’OpenAI aux investisseurs, menés par Microsoft et Thrive Capital, qui souhaitaient la réintégration d’Altman.
- De son côté, ce dernier a tweeté dimanche soir une photo avec un badge d’entrée « invité chez OpenAI, indiquant que c’était « la première et la dernière fois » qu’il portait un tel badge, ce qui avait alimenté les rumeurs de son retour.
La remplaçante Mira Murati déjà écartée ?
À noter aussi : Les administrateurs avaient nommé vendredi la directrice de la technologie de l’entreprise, Mira Murati, pour remplacer Altman comme CEO par intérim. Le temps de trouver le nouveau CEO permanent d’OpenAI.
- Elle n’aurait donc pas tardé à être écartée à son tour. Ce départ si rapide pose déjà de nombreuses questions.
- Dimanche, elle avait répondu par un cœur à un tweet de Sam Altman déclarant son amour pour les équipes d’OpenAI.
- Des tweets qui laissent entrevoir le possible jeu de pouvoirs derrière la direction de l’entreprise. Et si Mira Murati, visiblement pro-Altman, avait contesté le départ forcé de l’ex-CEO ?
- On peut imaginer qu’une résistance de sa part face au conseil d’administration aurait précipité son départ express. Une saga presque digne de la série Succession ou de manière plus sanglante de Game of Thrones…
- Notons ici que selon The Information, le nouveau CEO Emmett Shear le serait par intérim, ce qui signifie que la recherche du nouveau patron définitif serait encore en cours. S’il était effectivement intérimaire, cela appuierait la théorie d’un départ précipité de Mira Murati.
- De son côté, CNBC confirme qu’Emmett Shear est bien « le nouveau CEO », laissant penser qu’il ne s’agit pas d’un poste temporaire.
À suivre : Toutes ces turbulences n’augurent sans doute rien de bon pour le futur immédiat d’OpenAI. Reste à voir si la firme perdra des plumes (et des investisseurs) dans cette histoire qui semble liée à des rapports de force conflictuels. Pour le moment, Microsoft indique continuer son partenariat avec OpenAI… En même temps que l’annonce du recrutement de Sam Altman.
Qui est le successeur de Sam Altman ?
Zoom avant : Pourquoi avoir choisi Emmett Shear ?
- L’homme de 40 ans a passé près de la moitié de sa vie à la tête d’une entreprise technologique d’envergure. Il a co-fondé en 2006 Justin.tv, une plateforme permettant aux utilisateurs de diffuser des vidéos en ligne, comme YouTube.
- Cette plateforme sera plus tard rebaptisée Twitch, aujourd’hui devenue une plateforme mondiale de streaming vidéo. Preuve de son succès : Amazon la rachète en 2014 pour près d’un milliard de dollars.
- Emmett Shear a dirigé Twitch pendant 16 ans, avant sa démission en mars dernier. Une décision prise avant la naissance de son premier enfant. Depuis, il est resté conseiller chez Twitch, son deuxième enfant, ne parvenant pas totalement à couper le cordon.
- Selon une source à Bloomberg, cet informaticien a convaincu le conseil d’OpenAI car « il semblait reconnaître les menaces existentielles que représentait l’IA ». Grâce à son expérience à la tête « d’une des plateformes les plus performantes au monde », il aurait « le poids nécessaire pour diriger un grand groupe d’ingénierie ».