Mission de sauvetage pour l’équipage de l’ISS : la Russie va prendre les devants, et griller la priorité à SpaceX

Il y a actuellement sept personnes à bord de la Station spatiale internationale, mais seulement un des deux vaisseaux amarrés pourrait les évacuer en cas d’urgence. Or celui-ci, normalement, ne peut embarquer que quatre personnes.

Pourquoi est-ce important ?

Alors que la collaboration internationale est la règle dans l'espace, l'invasion de l'Ukraine avait tendu les relations avec l'agence spatiale nationale de Russie, alors que ce pays est un des deux seuls à être capable d'envoyer des êtres humains dans l'espace - et donc, de les ramener sur Terre.

Le contexte : depuis mi-décembre, les membres d’équipage de la Station spatiale internationale ne sont pas dans la situation la plus confortable. Le vaisseau russe Soyouz MS-22, amarré à l’ISS, et qui a transporté les trois derniers arrivés, a subi une fuite, dont la cause exacte reste inconnue, et perd dans l’espace son liquide de refroidissement.

  • Le MS-22 a été déclaré « inapte » à revenir sur Terre avec un équipage. Mais cela signifie que les occupants de la station n’auraient plus, en cas d’urgence, qu’un vaisseau Crew Dragon de SpaceX en guise de capsule de sauvetage. Or celui-ci ne peut emporter que quatre personnes, alors qu’il y en a actuellement sept à bord de l’ISS.

L’actualité : pour éviter de prendre des risques, la Russie préfère augmenter le nombre de canots de sauvetage.

  • Roscosmos, l’agence spatiale nationale russe, a déclaré qu’elle avait décidé d’avancer au 20 février le lancement prévu en mars du Soyouz MS-23 afin qu’il puisse être utilisé pour ramener sur Terre les cosmonautes russes Sergey Prokopyev et Dmitry Petelin ainsi que l’astronaute américain Francisco Rubio.
  • Ce vaisseau russe partira à vide, au lieu d’acheminer trois nouveaux cosmonautes sur l’ISS. Quant au MS-22 endommagé, il reviendra sans équipage dès que son remplaçant sera arrivé. De son côté, la NASA avait déjà discuté avec SpaceX d’une solution similaire. Elon Musk vient de passer à côté d’un nouveau beau coup de pub.

L’enjeu : même dans le cocon familier de l’ISS, l’espace reste un milieu dangereux.

  • La piste la plus probable derrière la fuite du Soyouz M-22 reste l’impact d’une micrométéorite. Parfois pas plus épaisses qu’un grain de sable, celles-ci traversent l’orbite terrestre à des vitesses pouvant atteindre 27.400 km/h. Et la multiplication des débris d’origine humaine ne fait qu’accentuer les risques.
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