Que se sont dit Xi et Biden lors de leur première rencontre physique ?

Les deux dirigeants se sont rencontrés une première fois ce lundi. Ils ont discuté de la direction de leur relation économique et de Taïwan. Mais sur d’autres grandes questions, les comptes rendus officiels restent silencieux.

Dans l’actu : Xi Jinping et Joe Biden se sont entretenus pendant trois heures ce lundi, dans le cadre du sommet du G20 à Bali. Il s’agit de leur première rencontre physique en tant que président de la République populaire de Chine pour l’un et président des Etats-Unis d’Amérique pour l’autre.

  • « Le monde est suffisamment grand pour que les deux pays puissent prospérer », a déclaré Xi à Biden, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères chinois, consulté par l’AFP. Des propos qui rappellent fortement un entretien entre les deux dirigeants, tenu en novembre l’année dernière.
  • Le président chinois appelle également au respect mutuel et indique que la Chine ne veut pas changer l’ordre international.
  • Il appelle également à trouver « la bonne direction » pour la relation entre les deux pays. Elle ne serait pas « dans une situation qui est dans l’intérêt des peuples des deux pays, et ne correspond pas à ce que la communauté internationale attend ».
  • A cela Biden répond que les deux pays peuvent gérer leurs différences et éviter que la compétition devienne un réel conflit, selon un communiqué de la Maison Blanche. Mais une compétition « vigoureuse » restera de mise. On peut également y lire que les deux dirigeants ont discuté « en toute franchise sur leurs priorités et intentions respectives sur une série de questions. »

Le détail : Taïwan, la question brûlante.

  • Sur la question de Taïwan, Xi rappelle que c’est « l’affaire des Chinois ». Il prévient Biden que c’est une « ligne rouge à ne pas franchir ». Il n’est pas clair quelle action précise des Etats-Unis serait vue comme une ligne rouge, et quelle serait la réponse de la Chine. En août par exemple, Nancy Pelosi, présidente de la Chambre, avait visité l’île, ce qui avait suscité le courroux de Pékin et la tenue d’exercices militaires gigantesques.
  • « Les États-Unis s’opposent à toute modification unilatérale du statu quo par l’une ou l’autre des parties, et le monde a intérêt à ce que la paix et la stabilité soient maintenues dans le détroit de Taïwan. Il a soulevé les objections des États-Unis aux actions coercitives et de plus en plus agressives de la RPC à l’égard de Taïwan, qui sapent la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan et dans la région en général, et mettent en péril la prospérité mondiale », répond Biden à son interlocuteur.
    • Plus tôt cette année, Biden avait déjà averti que les Etats-Unis interviendraient directement en cas d’invasion de l’île.

L’essentiel : Pas de réponses aux grandes questions.

  • Comme pressenti, il n’y a pas eu de réponses sur les grandes questions – du moins dans les communiqués officiels des deux premières puissances économiques.
  • Sur la question de l’Ukraine par exemple. Xi indique que la Chine est « du côté de la paix et continuera à encourager les pourparlers de paix ». Selon des observateurs, Biden avait comme objectif de tenter de convaincre Xi pour isoler Poutine sur la scène diplomatique. La Chine continue par exemple à acheter des produits énergétiques russes, et dans l’ensemble reste assez ambigüe sur la question.
  • Sur le dossier de la « guerre des taxes » initiée par Trump et continué par Biden, il n’y a pas de réponse officielle non plus. Mais vu que la relation entre les deux est actuellement tendue, une accalmie dans ce taxes ne semble pas à l’horizon.
  • Les deux choisissent cependant de continuer le dialogue : une visite du Secrétaire des Affaires étrangères, Anthony Blinken, a par exemple été convenue.
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