Propagande nazie: Amazon critiqué pour ses contenus ‘dangereux et antisémites’

Deux groupes de commémoration de l’Holocauste critiquent fermement le géant tech pour certains contenus disponibles sur sa plateforme, dont un livre de propagande nazie et une nouvelle série.

Amazon n’avait sans doute pas vu venir cette dernière controverse. Fière de sa nouvelle série Hunters avec Al Pacino, l’entreprise de Jeff Bezos doit maintenant déchanter devant les critiques du Mémorial d’Auschwitz et de l’Holocaust Educational Trust, un organisme britannique.

Les deux groupes de commémoration demandent d’abord à Amazon de ne plus vendre les ouvrages de Julius Streicher, membre du parti nazi et fondateur du journal antisémite de l’époque nazie Der Stürmer.

‘Lorsque vous décidez de faire des bénéfices en vendant de la propagande antisémite vicieuse publiée par les nazis sans aucun commentaire critique ni contexte, vous devez vous rappeler que ces mots ont conduit non seulement à l’Holocauste mais aussi à de nombreux autres crimes de haine motivés par l’antisémitisme’, a déclaré le Mémorial d’Auschwitz dans un tweet. Plusieurs de ses livres sont toujours en vente sur Amazon, dont des ouvrages pour enfants, rapporte CNN.

L’Educational Trust a lui demandé à l’entreprise de retirer ces livres dans une lettre ouverte, déclarant qu’il ‘est inquiétant que des éditeurs aussi éminents qu’Amazon mettent à disposition des produits qui promeuvent des discours racistes ou haineux de toute sorte, sans parler de ceux de la période la plus sombre de l’histoire européenne’.

Des prisonniers d’Auschwitz qui s’entretuent

Le Mémorial d’Auschwitz n’en est pas resté là puisqu’il a aussi critiqué Amazon Prime pour ‘de fausses représentations du camp de concentration’ dans sa nouvelle série Hunters. Disponible sur Amazon Video depuis le 21 février, cette production raconte la quête d’une bande de chasseurs de nazis à New York dans les années 70. Une scène en particulier a attiré l’attention du groupe commémoratif: on y voit des prisonniers d’Auschwitz forcés à s’entretuer lors d’une partie d’échecs humains. Une telle mise en scène, ça ne passe pas.

‘Auschwitz était empli d’horribles douleurs et souffrances documentées dans les récits des survivants’, a déclaré le Mémorial d’Auschwitz sur Twitter. ‘Inventer un faux jeu d’échecs humain pour Hunters n’est pas seulement une dangereuse folie et une caricature. Cela accueille également les futurs négationnistes. Nous honorons les victimes en préservant l’exactitude des faits.’

Ce à quoi le créateur de la série, David Weil, a curieusement répondu qu’il s’agissait d’un ‘choix intentionnel’. ‘Ce n’est pas un documentaire, ça n’a jamais été censé l’être’, s’est-il défendu dans un communiqué. ‘En créant cette série, il était très important pour moi de considérer ce que je crois être la question et le défi ultime quand on raconte une histoire sur l’Holocauste: comment le faire sans emprunter à la vie ou à l’expérience spécifique d’une personne réelle?’

Il a ajouté avoir créé cette scène fictive car il ‘ne voulait tout simplement pas dépeindre des actes spécifiques et réels de traumatisme’. Un traumatisme qu’aurait vécu sa grand-mère, le réalisateur ayant indiqué qu’elle était prisonnière à Auschwitz.

Ces critiques surviennent un mois seulement après que des dirigeants mondiaux se soient réunis pour marquer le 75e anniversaire de la libération du camp de la mort nazi d’Auschwitz, où plus de 1,1 million de personnes ont été tuées. L’inquiétude face à la montée de l’extrême-droite s’amplifie également, après un attentat ayant fait neuf victimes dans la ville allemande d’Hanau.

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