« Profitez du rallye pour vendre avant les résultats des entreprises » : JPMorgan sonne la fin de la récré

Ce serait le moment d’encaisser les gains de la reprise à Wall Street, avant que les cours ne retombent, estiment les analystes de JPMorgan. C’est que les résultats trimestriels des entreprises, tout comme d’autres éléments macro-économiques, ne leur donnent pas confiance.

Pourquoi est-ce important ?

Après une année 2022 calamiteuse pour la bourse, 2023 commence dans le vert. Un rallye parti pour durer ?

Dans l’actu : un rallye en ce début d’année, motivé par des perspectives d’amélioration de la situation économique : baisse de l’inflation, fin de la hausse des taux en vue, récession peut-être évitée.

  • Le S&P 500 a gagné près de 3% depuis le début de l’année (marquant un ralenti ces deux derniers jours) et le Nasdaq 100 plus de 5%. En Europe, la reprise est plus forte, l’Euro Stoxx50 gagnant près de 7,5%.

L’essentiel : pour les analystes de JPMorgan, c’est une reprise qui ne saurait durer. Il faudrait vendre ses actifs pour éviter la chute qui arrive.

  • La cause : les annonces des résultats trimestriels, notent-ils dans un rapport consulté par Markets Insider. Ceux-ci devraient être inférieurs aux estimations, ce qui provoque des chutes des cours. Ils s’attendent ainsi à ce que le soufflé retombe durant le trimestre.
  • Mais ce n’est pas le seul élément à garder en tête. « Nous restons prudents sur les actifs à risque et sommes réticents à poursuivre le rallye des dernières semaines car les risques de récession et de surenchère restent élevés, et nous pensons que beaucoup de bonnes nouvelles en termes de modération de l’inflation ou de potentiel d’atterrissage en douceur sont déjà dans le prix », remarque Marko Kolanovic, analyste en chef.
  • Aussi : le marché du travail, toujours serré, qui aura un double impact sur les entreprises et leurs marges bénéficiaires.
    • D’un côté, elles doivent payer davantage leurs travailleurs (même si la hausse du salaire horaire commence à ralentir), et mettre plus d’argent sur la table pour en recruter. De l’autre côté, cela donne une marge de manoeuvre à la Fed pour continuer à élever les taux d’intérêt, ou les garder élevés pendant plus longtemps, ce qui a comme conséquence une hausse des coûts.
  • « Nous pensons qu’il faut utiliser les gains potentiels des prochaines semaines pour réduire l’exposition », en conclut le spécialiste.

Le détail : bullish sur l’énergie.

  • La banque donne également quelques détails sur son portefeuille. Il est en position de surexposition quant aux matières premières et à l’énergie en particulier.
    • C’est que la réouverture de la Chine rend les analystes optimistes pour le prix du pétrole et du gaz. Le prix de l’aluminium commence d’ailleurs effectivement à augmenter, suite à la reprise en Chine. Ils s’attendent aussi à d’autres baisses des quotas de production de l’OPEP, et pointent vers le fait que les États-Unis doivent remplir leurs réserves de brut. Deux éléments qui peuvent aussi pousser le prix vers le haut.

A l’avenir : une année mitigée pour la bourse.

  • Les analystes estiment que le marché pourrait glisser vers ses niveaux bas de l’année dernière durant l’année, soit une baisse de près de 9% pour le S&P 500, par exemple. Mais ce dernier devrait clôturer l’année à 4.200 points, soit une hausse de près de 7% par rapport à son niveau de clôture de mercredi (ou 17% s’il retourne effectivement à ce niveau bas, à savoir un peu moins de 3.600 points).

Disclaimer: cet article ne fait pas office de conseil, mais doit se lire à titre d’information. Investir comporte toujours des risques.

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