Principaux renseignements
- Le profilage racial reste un problème important au sein des services répressifs européens.
- Les nouvelles technologies telles que la reconnaissance faciale pourraient exacerber le profilage racial.
- Les erreurs d’identification associées à la technologie de reconnaissance faciale amplifient encore la discrimination potentielle.
Le profilage racial reste un problème important au sein des forces de l’ordre en Europe, selon un rapport récent de l’ECRI, l’organe de surveillance des droits de l’homme du Conseil de l’Europe. C’est ce que rapporte Euronews. Cette pratique consiste à cibler des individus sur la base de leur appartenance ethnique, de la couleur de leur peau, de leur religion ou de leur citoyenneté plutôt que sur la base de preuves concrètes.
L’ECRI craint que les nouvelles technologies telles que la reconnaissance faciale n’exacerbent ce problème. Bien que la loi européenne sur l’intelligence artificielle vise à réglementer ces technologies, les différences de mise en œuvre entre les États membres soulèvent des inquiétudes. Par exemple, la France utilise depuis des années la reconnaissance faciale pour la surveillance des rues, et la Belgique envisage de l’adopter à grande échelle pour suivre les criminels condamnés et présumés.
La technologie améliore le profilage ethnique
Les experts soulignent le risque d’erreur d’identification associé à la technologie de reconnaissance faciale, qui amplifie encore la discrimination potentielle. L’ECRI surveille activement les technologies émergentes pour relever ces défis.
L’organisation travaille également à l’élaboration de recommandations concernant l’IA et la discrimination par l’intermédiaire d’un comité spécialisé. Bien que le récent rapport ne cite pas d’exemples précis, des rapports antérieurs ont mis en évidence des préoccupations dans des pays comme la France.
Problème difficile à résoudre
Malgré les recommandations répétées de l’ECRI en faveur d’un système efficace d’enregistrement des contrôles d’identité effectués par les forces de l’ordre, la France n’a pas encore mis en place un tel système. Un arrêt rendu en 2023 par la plus haute juridiction administrative française a reconnu l’incapacité de l’État à résoudre le problème répandu du profilage racial par la police.
Les ONG ont également souligné l’impact négatif du profilage racial sur la confiance du public dans les forces de l’ordre. L’ECRI se fait l’écho de cette préoccupation en déclarant que de telles pratiques engendrent des sentiments d’humiliation et d’injustice au sein de la société.
Une approche globale nécessaire contre la discrimination structurelle
En plus des inquiétudes liées à la technologie, l’ECRI rappelle que le profilage ethnique reste un problème répandu. Dans son rapport de 2024, l’organisation souligne que les contrôles d’identité basés sur l’origine ethnique sont encore fréquents. Cela se produit notamment aux frontières, lors d’opérations antiterroristes ou dans certains quartiers.
Souvent, ces contrôles ont lieu sans suspicion précise. Cela nuit gravement à la confiance du public dans la police. L’ECRI demande donc l’interdiction des contrôles arbitraires. Elle appelle aussi à une meilleure formation des agents pour éviter la discrimination.
L’ECRI s’inquiète aussi d’autres formes de racisme et d’exclusion. La ségrégation scolaire des enfants roms reste un problème structurel. Elle est causée par la séparation des quartiers, mais aussi par des choix délibérés des écoles. Ces enfants sont encore placés dans des classes ou bâtiments séparés.
Les personnes transgenres et intersexes sont également visées par des discours de haine. Cela s’intensifie surtout pendant les campagnes électorales. L’ECRI insiste sur le rôle essentiel des organismes pour l’égalité. Ils doivent être indépendants, bien financés, et capables d’agir efficacement, même face à de nouveaux défis comme l’intelligence artificielle.
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