Près de 8 mois après le début de la guerre, Nissan vend ses activités en Russie pour 1 euro et en perd 700 millions

Si Nissan avait décidé de suspendre ses activités en Russie dès le mois de mars, elle n’avait pas encore quitté le pays. C’est désormais chose faite, avec un deal à… 1 euro. Mais l’entreprise nippone ne perd pas le nord pour autant.

Ce mardi, via un communiqué, Nissan a annoncé la vente de ses activités en Russie. Celles-ci ont été rachetées par l’entreprise publique russe NAMI (l’Institut central de recherche et de développement des automobiles et des moteurs) pour seulement 1 euro, a fait savoir l’entreprise japonaise. Ce deal inclut les installations de fabrication et de R&D à Saint-Pétersbourg, ainsi qu’un centre de vente et de marketing à Moscou.

Nissan a indiqué que cette vente allait générer une perte d’un peu plus de 700 millions d’euros. Toutefois, le constructeur nippon estime que cela n’affectera pas ses résultats pour l’ensemble de l’année. Ses prévisions restent les mêmes : une hausse de 18,7% en glissement annuel de son chiffre d’affaires net en 2022, associée à un bénéfice d’exploitation stable.

Ce que Nissan a négocié

À première vue, Nissan ressort pleinement perdant de cette opération. Mais il faut en préciser quelques détails.

D’une part, l’entreprise a obtenu que les emplois de tous ses salariés soient protégés pendant au moins douze mois. Il s’agit de « la meilleure solution possible pour soutenir notre personnel », selon Makoto Uchida, CEO de Nissan. Au total, ce sont deux milliers d’emplois qui sont préservés. Denis Manturov, ministre russe de l’Industrie et du Commerce, y voit donc là, lui aussi, un accord « significatif ».

D’autre part, Nissan a réussi à négocier la possibilité de racheter l’entité et ses activités dans les six ans. Il s’agit en fait de la même stratégie que celle de Renault, principal actionnaire de l’entreprise nippone. À la mi-mai, le groupe français avait déjà vendu ses activités en Russie pour une somme dérisoire, tout en s’octroyant une option de rachat au cours des six prochaines années.

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