Pourquoi Lufthansa a dit ‘non’ aux 390 millions d’euros de l’État belge pour Brussels Airlines

Brussels Airlines a annoncé ce mardi matin son intention de supprimer un millier d’emplois et de se débarrasser du tiers de sa flotte. La veille au soir, sa maison-mère Lufthansa avait refusé la proposition d’aides d’État de la part de la Belgique, une offre à 390 millions d’euros…

Le deal semblait pourtant prometteur: 390 millions d’euros de crédit d’urgence en échange d’une participation à hauteur de 25% plus une action dans Brussels Airlines. Généreux si l’on se souvient que Lufthansa avait racheté 45% des parts de BA pour 65 millions d’euros en 2008, et le reste pour 2,6 millions en 2016… Mais pas assez pour les Allemands apparemment. Ou plutôt ces derniers estimaient que l’état belge en demandait trop en acquérant une minorité de blocage en échange du sauvetage…

‘L’idée est évidemment de mettre de l’argent en échange de garanties en matière de développement de Brussels Airlines à l’avenir’, explique une source à La Libre. Une intrusion de l’État dans la gestion que l’entreprise que Lufthansa ne voit absolument pas d’un bon œil.

Des négociations étaient en cours depuis plusieurs jours entre le gouvernement et la compagnie aérienne allemande. Des négociations que le ministre des Finances, Alexander De Croo, a encore qualifiées de ‘très difficiles’ ce mardi, dans la mesure où la compagnie allemande négocie elle-même une aide auprès de l’Allemagne.

Malgré sa surprise face à l’annonce aussi rapide d’un plan de restructuration, le gouvernement plancherait cependant sur un plan B.

‘La réponse de Lufthansa est inacceptable’

Les réactions politiques n’ont pas tardé à fuser après l’annonce de Brussels Airlines ce matin.

Pour le président du MR Georges-Louis Bouchez, ‘la négociation avec la maison-mère Lufthansa devra tenir compte de cette décision unilatérale, brutale, et à contre temps: on ne peut demander de l’argent à un État et lui imposer une telle décision ! La Lufthansa n’a pas à mettre la Belgique au pied du mur. L’attitude de Lufthansa est inacceptable aux yeux du MR et la réponse qu’elle apporte pour faire face à cette crise ne peut en aucun cas être définitive.’

Du côté du PS, le chef de groupe à la Chambre Ahmed Laaouej a lui demandé sur Twitter à ce qu’on ne signe ‘pas de chèque en blanc à Lufthansa qui a engrangé plus de 2 milliards de bénéfice l’an dernier.’

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