Pourquoi les voitures électriques sont plus souvent impliquées dans des accidents que les modèles thermiques

La modernité est souvent présentée comme gage de sécurité, mais dans le cas des voitures électriques, il semble que ce n’est pas forcément le cas. C’est ce qui résulte d’une étude menée par l’assureur Axa, qui parvient à la conclusion que les voitures électriques sont impliquées dans 50 % d’accidents de la route de plus que leurs homologues à essence ou diesel.

Les véhicules électriques se multiplient rapidement sur nos routes et autoroutes : parmi les véhicules nouvellement immatriculés, plus de 17,000 étaient purement électriques au cours du premier semestre de cette année, soit 8,8% des nouveaux véhicules. Un chiffre qui grimpe à 30% si l’on inclut les hybrides. Or cela n’est pas dénué de conséquences potentielles, y compris en cas d’accident ; de nombreuses craintes ont été exprimées sur la réaction des batteries électriques après un choc, certains avançant même un risque plus élevé d’incendie qu’avec un moteur fonctionnant à l’énergie fossile. Interpellé, l’assureur Axa a mené l’enquête, interrogeant plus de 1.200 propriétaires de voitures électriques et examinant les statistiques des accidents.

Première conclusion, et c’est plutôt une bonne nouvelle : les voitures électriques ne prennent pas plus feu que les voitures thermique à essence ou diesel.

Mais la seconde est plus étonnante : les voitures électriques sont impliquées dans 50% de collisions en plus que les véhicules thermiques.

Plus puissantes…

Et comme bien souvent dans l’automobile, ce n’est pas tant sous le capot qu’il faut chercher la cause du problème, mais derrière le volant. « Les conducteurs de voitures électriques puissantes, en particulier, provoquent deux fois plus d’accidents qu’avec des voitures standard », explique Michael Pfäffli, responsable des accidents et de la prévention chez Axa. Car ces voitures modernes en ont sous le capot et accélèrent plus vite et avec plus de puissance que leurs équivalents à l’essence ou au diesel. Les conducteurs qui passent d’une voiture classique à un modèle électrique sont souvent trop peu conscients de la façon dont réagit leur nouveau bolide, ce qui a parfois de bien fâcheuses conséquences. Les chiffres d’Axa montrent également que la plupart des accidents se produisent lors de l’accélération, et non lors du freinage.

L’assureur conseille donc, pour qui passe à l’électrique, d’adapter son style de conduite : tenez compte de l’accélération beaucoup plus agile des voitures, maniez l’accélérateur avec plus de précautions et gardez vos distances. Axa note également que les voitures électriques sont globalement solides : après une collision, elles sont généralement moins endommagées que leur vis-à-vis.

… Et inextinguibles

La question des feux n’est toutefois pas complètement éteinte, si l’on peut dire. Car si les véhicules électriques ne brûlent pas forcément plus que les autres, une batterie endommagée suite à un choc à l’arrière du véhicule, où elles se trouvent en général, peut effectivement chauffer jusqu’à prendre feu. Et les batteries à ion-lithium sont particulièrement difficiles à éteindre. Pour les pompiers, la seule solution consiste souvent à immerger la voiture dans un conteneur rempli d’eau pendant plusieurs jours, le temps que la batterie soit assez refroidie pour ne plus risquer de s’enflammer. Un phénomène qui d’ailleurs concerne aussi les batteries des smartphones, ou encore des trottinettes électriques. Il est d’ailleurs conseillé de ne pas les recharger durant la nuit ou quand on s’absente.

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