Le plan estival du Comité de concertation annonce que les restaurants et les salles de sport pourront rouvrir en intérieur. À une condition : les gérants devront mesurer fréquemment le CO2 pour s’assurer de la bonne ventilation. Mais d’où vient cette mesure ?
Si les mesures prises par le Comité de concertation semblent sortir de nulle part, cette décision a une explication scientifique très simple. Il est connu qu’une bonne ventilation d’un lieu limite la propagation du virus. C’est pour cette raison qu’il est moins risqué de rencontrer des personnes à l’extérieur plutôt qu’à l’intérieur.
Mais comment savoir si on a une bonne ventilation à l’intérieur ? C’est toute la question des mesures de CO2. Les humains expulsent du CO2 à chaque respiration. Imaginons qu’une personne positive au Covid-19 entre dans une pièce sans aération. Au fur et à mesure, l’air va se charger en CO2 naturellement et en particules du virus. Et plus le virus est présent dans l’air, plus les chances de tomber malade augmentent. Comme il n’est pas possible de mesurer le taux de particules virales dans l’air, on se base sur la teneur en dioxyde de carbone. En surveillant ce taux, il est possible d’estimer l’évolution de la contamination de l’air dans la pièce. Si le CO2 augmente rapidement, l’air n’est pas assez renouveler et il devient intéressant d’ouvrir une fenêtre.
Quelle mesure suivre ? À l’extérieur, la concentration de CO2 dans l’air est de 400 pp. Il est difficile d’atteindre un niveau aussi bas à l’intérieur. Pour les scientifiques, il est clair que plus le taux est bas, moins le virus se propage et donc il est conseillé d’avoir le taux le plus bas possible. Mais afin de donner une limite, les autorités belges se sont établies sur les chiffres de 900 pp. Le Conseil supérieur de la Santé considère qu’au-dessus de 800 pp, la ventilation n’est plus suffisante et les risques de contamination augmentent.
La logistique
Cette méthode de mesure du CO2 est considérée comme facile et peu coûteuse. C’est certainement ce qui a poussé les ministres à l’instaurer. Le problème est que le gouvernement n’a pas donné plus de détails. Aujourd’hui, les gérants qui devront appliquer cette mesure à partir du 9 juin ne savent pas les modèles qui seront acceptés ni les lieux appropriés pour faire les mesures.
Selon les informations de la RTBF, un texte précisant les conditions de cette mesure sera publié en fin de semaine. En attendant, les restaurateurs se demandent quel sera le prix de ce nouvel investissement. Certaines machines coûtent en effet plusieurs centaines d’euros. Les investissements pour convenir une mesure contre le Covid-19 ont déjà coûté cher à l’HORECA qui devient de moins en moins enclin à faire de nouveaux frais. Ils ont d’ailleurs beaucoup de mal à comprendre pourquoi les salons de coiffure et d’esthétique, ne sont pas obligés de respecter cette règle alors que ce sont des lieux clos eux aussi.
Enfin, il faut espérer qu’il y aura assez de stock, car si tous les restaurateurs et gérants de salles de sports se ruent sur ces engins en même temps, des pénuries sont à craindre.
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