Pour survivre à la crise, des hôtels transforment leurs chambres en bureaux

Profiter du luxe et du confort d’une chambre d’hôtel tout en travaillant vous tente ? Pour survivre à la crise, plusieurs groupes hôteliers proposent des chambres-bureaux à louer aux travailleurs. C’est en tout cas ce que rapporte The Economist.

Si l’idée est sensée, elle joint également l’utile à l’agréable. Les hôtels étant désespérément à la recherche de clients, ils proposent aux personnes qui ne peuvent travailler de chez elles de louer une de leurs chambres en guise de bureau.

Le concept est déjà fortement répandu, même s’il n’en est qu’à ses prémisses.  Le groupe Hilton, par exemple, a lancé un nouveau concept appelé Workspaces. Le service est valable aux États-Unis, en Grande-Bretagne et au Canada. Les travailleurs ont également la possibilité d’utiliser les salles de sport et/ou les piscines de complexes hôteliers. Ils peuvent aussi louer des vélos lorsqu’ils souhaitent faire une petite pause.

De son côté, la chaîne Wyndham propose un service similaire avec des forfaits pour les travailleurs de Californie, de Floride et de Caroline du Sud.

Un ‘luxe’ abordable?

Pendant longtemps, les affaires ont profité aux grandes chaînes d’hôtels: les établissements assuraient un service complet aux hommes et aux femmes d’affaires. Ces derniers ont d’ailleurs toujours été une cible bien particulière des groupes hôtelliers. Mais aujourd’hui, la donne a changé et la location de chambres à la journée vise un segment différent.  

En effet, l’offre semble alléchante mais encore faut-il pouvoir s’offrir ce type de service, qui n’est en général pas couvert par les entreprises ; à 326 euros par jour – tarif pratiqué par le Sofitel St James de Londres– on y réfléchit deux fois. 

Dans ce tarif sont compris: la location du bureau, un petit-déjeuner, un déjeuner. Et l’hôtel a pensé à tout: pour 50 euros supplémentaires, l’établissement vous propose un cocktail réalisé par les soins d’un mixologue professionnel.  

À  ce tarif-là, pas de petite chambre d’hôtel sordide, mais une suite, avec imprimante, déchiqueteuse, une table avec 4 chaises, des sièges confortables et un canapé ainsi que du matériel bureautique (agrafeuse, ciseaux, ruban adhésif, etc).

Qui dit mieux?

Aussi agréables que ces installations puissent l’être, elles dépassent de loin le budget qu’un travailleur ordinaire serait prêt à débourser pour échapper à des enfants bruyants ou à un domicile qui n’est pas adapté au télétravail.

Autre inconvénient: le trajet. Pour de nombreux travailleurs, l’absence de trajet est un grand bonus. Pour attirer leur clientèle, les complexes hôteliers devraient se trouver à une distance raisonnable du domicile de leurs clients, ce qui signifie que les établissements devraient se situer plutôt en banlieue que dans les grands centres. 

Les hôtels de banlieue sont en effet plus prisés et pour cause… Au-delà du trajet, leurs prix sont plus contenus. Le groupe Hilton, par exemple, propose dans son établissement situé à l’ouest de Londres, des chambres à la location pour un peu moins de 50 euros par jour.

Les hôtels ont-ils trouvé la solution pour survivre à la crise?

Pas certain. Même à des tarifs plus avantageux, louer des chambres-bureau à la journée répond aux besoins d’une niche bien spécifique. 

Dans la majorité des cas, les travailleurs sont tout à fait capables de travailler chez eux . Et le fait d’être assis seul dans une chambre d’hôtel, aussi bon soit-il pour la concentration, est plus susceptible de renforcer le sentiment d’isolement.

Néanmoins, un peu d’isolement n’est jamais de refus, surtout à la veille de la remise d’un projet important ou par exemple, pour passer un entretien d’embauche. 

Pour les autres, le domicile restera le lieu de travail par excellence, même si cela implique de cuisiner, de faire la vaisselle et de travailler dans le bruit. 

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