Plus de la moitié des PME européennes pensent ne pas survivre aux 12 prochains mois

La crise du coronavirus affecte énormément les finances des entreprises européennes. Et pour les plus petites d’entre elles, la baisse des revenus liée aux mesures sanitaires pourrait bien leur être fatale d’ici les 12 prochains mois.

Si la situation ne change pas, 55% des PME européennes pensent qu’elles devront mettre la clef sous la porte d’ici septembre 2021. C’est l’une des conclusions qui ressort de l’étude des consultants de chez McKinsey & co, après avoir interrogé plus de 2.200 PME situées en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne ou au Royaume-Uni.

Ces 5 pays n’ont pas été touchés de la même manière par l’épidémie et ont donc réagi différemment. Alors que l’Italie était le foyer européen de la première vague, l’Allemagne a réussi à limiter très rapidement la propagation du virus, tandis que le Royaume-Uni a agi avec beaucoup de retard provoquant de nombreux morts. Le panel est donc assez large et pourtant, une chose revient systématiquement: la situation des PME. En moyenne, 70% des petites et moyennes entreprises interrogées ont vu leurs revenus baisser à cause de la pandémie.

Et cela a d’importantes conséquences sur leurs finances, alors que seulement 20% des interrogés ont eu la chance de bénéficier d’aides de l’État. Quelques chiffres pour montrer l’ampleur de la situation:

  • 19% des PME ne savent pas si elles pourront rembourser leur prêt.
  • Près d’une entreprise britannique sur cinq se demande si elle pourra payer ses charges de base.
  • 38% des firmes espagnoles ne savent pas si elles pourront garder leur personnel.

En outre, comme la crise est loin d’être finie, les PME font face à de nouvelles difficultés, dont, par exemple, l’absence de membres du personnel pour cause de maladie ou de quarantaine. L’étude a été réalisée en août, quand la situation en Europe était plus calme. Aujourd’hui, avec la seconde vague qui s’abat sur l’Europe, certaines entreprises doivent à nouveau fermer leurs portes. C’est le cas notamment des cafés et restaurants en Belgique. Les couvre-feux (en France ou en Allemagne) diminuent aussi à nouveau les revenus de ces entreprises.

Perspectives futures

Bien qu’en août, la situation était plutôt stable et encourageante, en comparaison à ces dernières semaines, de nombreuses PME n’étaient clairement pas optimistes pour l’avenir. En moyenne, 11% des entreprises interrogées ont prévu de déposer le bilan dans les 6 prochains mois.

  • En France et en Italie, les plus grandes entreprises semblent encore plus fragilisées puisque 21% d’entre elles pensent faire faillite avant février 2021.
  • En Espagne, par contre, ce sont les petits indépendants qui sont plus à risques. Ils sont 19% à envisager la fin de l’aventure dans un avenir proche. Dans les plus grosses structures (50 à 249 employés), ce taux redescend à 6%.
  • Le secteur le plus pessimiste en Europe est celui de la logistique.

Quand McKinsey & co a demandé aux 2.200 entreprises de voir un plus long terme, sur 12 mois par exemple, les réponses ont été encore plus négatives.

  • Si la situation (d’août) ne change pas, 55% des PME européennes pensent faire faillite avant septembre 2021.
  • Si la situation s’améliore, 39% pensent que la faillite sera inévitable.
  • Si la situation s’empire, 77% des PME mettront la clef sous la porte.

Malheureusement, c’est le troisième scénario qui semble pointer le bout de son nez en Europe de l’Ouest. La seconde vague touche tous les pays, du Royaume-Uni à l’Espagne en passant par l’Allemagne, l’Italie, la France et la Belgique. Des mesures sanitaires plus strictes sont imposées à la population et le terne reconfinement n’est maintenant plus tabou.

Seules des aides de l’État peuvent venir éviter le massacre qui s’annonce. En Belgique, des aides sont prévues aussi bien au niveau régional que national. Est-ce que cela suffira à éviter un vague de faillite en 2021? Rien n’est moins sur.

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