Par référendum, les Suisses tournent le dos au climat et embrassent la lutte antiterroriste

La Suisse n’interdira pas l’utilisation des pesticides artificiels. Lors d’une votation nationale, la proposition visant à introduire une telle interdiction a été rejetée par une majorité de 60,6%. Par conséquent, le Bhoutan reste le seul pays au monde où les pesticides sont interdits.

La restriction des émissions de gaz à effet de serre a également été rejetée par une majorité de 53,1% des votants. Les participants au référendum ont par contre soutenu de nouvelles mesures pour renforcer la lutte contre le terrorisme.

Sécurité alimentaire

La proposition d’interdiction des pesticides avait pointé du doigt les éventuels dommages pour la santé. Si la proposition avait été adoptée, la Suisse aurait dû interdire l’utilisation de ces pesticides artificiels dans un délai de dix ans.

La proposition, soumise par un groupe d’écologistes, demandait également l’interdiction d’importer des produits alimentaires traités aux pesticides. Par ailleurs, les agriculteurs qui utilisent des pesticides n’auraient plus pu compter sur les subventions des autorités suisses.

Mais le gouvernement helvétique avait appelé la population à voter contre cette proposition. Il a été souligné que cette mesure menacerait la sécurité alimentaire du pays. En outre, les autorités ont mis en garde contre une augmentation des coûts pour les entreprises suisses.

Le secteur des producteurs de pesticides – dont l’entreprise suisse Syngenta est l’un des leaders du marché mondial – a réagi avec satisfaction au résultat du référendum. Le rejet de la proposition signifie que le Bhoutan demeure le seul pays au monde à interdire l’utilisation de pesticides artificiels. Le royaume asiatique a introduit cette interdiction il y a neuf ans déjà.

Gaz à effet de serre

En outre, 53,1% des participants à la votation se sont opposés à une proposition, soutenue par le gouvernement, visant à imposer une taxe plus élevée sur les carburants automobiles et aériens.

Cette mesure devait aider le pays à réduire de moitié, d’ici la fin de la décennie, les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux enregistrés au début des années 1990. Les opposants à la proposition ont fait valoir que la Suisse est responsable de seulement 0,1% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

Par contre, une majorité d’environ 57% a soutenu une proposition visant à donner aux services antiterroristes un plus grand champ d’action. Grâce au référendum, la police suisse aura davantage de possibilités de surveiller les activités potentiellement suspectes.

Il sera également possible pour les forces de l’ordre d’interroger toute personne âgée de plus de douze ans si des intentions violentes sont suspectées. Les opposants à la proposition estimaient que pareille mesure porterait atteinte aux libertés fondamentales.

Enfin, les participants au référendum ont également soutenu une proposition visant à libérer davantage de ressources pour la lutte contre le coronavirus.

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