« C’est un exercice de routine » : malgré les menaces de Moscou, l’Otan maintient ses exercices nucléaires

La question nucléaire est sur toutes les lèvres à chaque fois que Vladimir Poutine prend la parole. Malgré les récentes surenchères verbales du président russe, l’Alliance atlantique mènera, comme chaque année, un grand exercice de sa propre capacité de frappe.

« Il s’agit d’un entraînement de routine qui a lieu chaque année pour maintenir la sûreté, la sécurité et l’efficacité de notre dissuasion », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, à la presse ce mardi 11 octobre. « Les menaces nucléaires voilées du président Poutine sont dangereuses et irresponsables. La Russie sait qu’une guerre nucléaire ne peut jamais être gagnée et ne doit jamais être menée. »

Pas de vraie bombe

L’exercice annuel, baptisé « Steadfast Noon », implique 14 membres de l’OTAN et des avions à capacité nucléaire, mais ne comporte pas de bombes réelles. Des avions de combat conventionnels, ainsi que des avions de surveillance et de ravitaillement, y participeront également de manière régulière.

Quant à la pertinence de maintenir un tel exercice au calendrier alors que la Russie pratique régulièrement le chantage à l’attaque nucléaire, à chaque fois que sa situation militaire se dégrade en Ukraine, la réponse de Stoltenberg a été nette : « Ce serait envoyer un très mauvais signal maintenant si nous annulions soudainement un exercice de routine, prévu de longue date, à cause de la guerre en Ukraine. L’OTAN est préparée à toute menace, à toute attaque (…) également à une menace nucléaire – c’était important avant l’invasion de l’Ukraine et c’est devenu plus important après. En veillant à avoir une dissuasion et une défense crédibles, nous contribuons à réduire le risque d’escalade » explique le secrétaire général, dont les propos sont repris par Euractiv

Aucun redéploiement nucléaire russe

Le secrétaire de l’OTAN précise, au passage, que malgré les rodomontades de Poutine et de certains membres de son gouvernement, aucun redéploiement des armes nucléaires russes n’a été observé, et que la doctrine d’emploi de cette arme reste la même pour les forces armées russes : elle est envisageable en cas « d’agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles lorsque l’existence même de l’État est menacée. »

L’OTAN en tant qu’organisation elle-même ne possède pas d’armes nucléaires, elles restent sous le contrôle de trois États membres nucléaires, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France.

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