L’intelligence artificielle (IA) gagne du terrain. Dans les économies les plus riches en particulier, les entreprises étudient comment cette technologie peut les aider à accroître leur productivité. Pourtant, tout le monde n’est pas fan de l’intelligence artificielle. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) conseille aux pays membres de se préparer à l’impact négatif que l’IA pourrait avoir sur leur marché du travail.
L’OCDE met en garde les économies les plus riches contre les bouleversements de l’IA sur le marché du travail : « Un emploi sur quatre risque de disparaître »

Pourquoi est-ce important ?
L'intelligence artificielle aura un impact sur notre vie professionnelle qu'il ne faut pas sous-estimer. Cette technologie nous permettra d'effectuer toutes sortes de tâches de manière beaucoup plus efficace et fluide. Cependant, comme toute autre révolution technologique, l'IA pose certains défis, par exemple l'impact sur le marché du travail, car elle peut prendre en charge des tâches qui sont encore effectuées par des humains aujourd'hui.Dans l’actualité : « Le développement rapide de l’IA générative, capable d’effectuer des tâches complexes à un coût de plus en plus faible, combiné à la facilité d’adoption de ces nouvelles technologies, suggère que les économies de l’OCDE sont à l’aube d’une révolution de l’IA qui pourrait changer fondamentalement le monde du travail », prévient l’organisation dans son rapport annuel sur l’emploi.
- L’organisation note que les avantages potentiels, tels que l’augmentation de la satisfaction au travail et les gains de productivité, doivent être mis en balance avec les effets négatifs.
- « Malgré l’impact limité de l’IA générative sur le marché du travail jusqu’à présent, il est clair que la technologie pourrait à terme remplacer de nombreux postes, suscitant des craintes de baisse des salaires et de pertes d’emplois », a déclaré Stefano Scarpetta, directeur de l’emploi, du travail et des affaires sociales à l’OCDE, en commentant le rapport.
- Les premiers effets de l’IA se font déjà sentir dans le monde de l’entreprise. Plusieurs éditeurs ont licencié des employés. Le mois dernier, par exemple, le magazine emblématique National Geographic, vieux de plus de 100 ans, a licencié ses derniers journalistes. L’éditeur Axel Springer a également supprimé récemment plusieurs centaines d’emplois dans les rédactions régionales du journal allemand Bild. Un courriel interne a indiqué que le déploiement de l’IA était en partie responsable de cette situation.
- Des emplois dans d’autres secteurs sont également en voie de disparition. Le géant britannique des télécommunications BT a annoncé en mai que l’IA allait remplacer quelque 10.000 emplois.
Un emploi sur quatre est en jeu
En détail : selon l’OCDE, 27 % des emplois présentent un risque relativement élevé d’être remplacés par l’IA.
- Ce sont surtout les tâches actuellement effectuées par des travailleurs peu qualifiés que l’IA risque de reprendre, notamment dans la construction ou l’agriculture et, dans une moindre mesure, dans l’industrie manufacturière et les transports.
- Les emplois impliquant plus de 25 des 100 compétences et aptitudes qui, selon les experts de l’IA, peuvent être facilement automatisées, sont les plus exposés au risque de disparition.
- Une étude antérieure de l’OCDE a également révélé que trois travailleurs sur cinq craignent de perdre leur emploi au cours des dix prochaines années à cause de l’IA.
Scarpetta a également mis en garde contre le fait que la technologie s’accompagne de « sérieux défis éthiques en termes de protection des données et de la vie privée, de transparence, de préjugés et de discrimination, de prise de décision automatisée et de responsabilité. »
À noter : il n’y a pas que du catastrophisme. Selon l’organisation basée à Paris, l’IA présente également certains avantages.
- Comme d’autres économistes, notamment ceux de la banque américaine Goldman Sachs, l’OCDE reconnaît que l’IA peut aussi créer de nouveaux emplois et augmenter les salaires. D’ailleurs, un sondage montre que de nombreux travailleurs déclarent préférer utiliser l’IA dans leur travail, afin d’automatiser les tâches fastidieuses.
- Mais d’autres pourraient aussi voir leur salaire diminuer. « Cela peut être le cas, entre autres, pour les travailleurs qui reçoivent un éventail de tâches plus restreint en raison de l’automatisation », ajoute le rapport.
Conclusion : « Il est urgent d’agir pour que l’IA soit utilisée de manière responsable et fiable sur le lieu de travail », conclut l’OCDE. « Les travailleurs et les employeurs doivent être en mesure de tirer parti des avantages de l’IA et de s’y adapter, notamment grâce à la formation et au dialogue social. »
MB