Nos sociétés se dirigent vers un conflit de générations d’une gravité jamais vue depuis les années 1960

Les Etats-Unis, de même que le reste du monde occidental, se dirigent vers un conflit de générations bien plus grave que tous ceux que nous avions pu connaître au cours des 60 dernières années, affirme une étude menée par Bain. Ce conflit sera une conséquence de l’automatisation et de l’augmentation des inégalités, précisent les auteurs.

Les populations vieillissent, et la main d’oeuvre est vouée à s’atrophier en conséquence. Les employeurs, confrontés à des difficultés de recrutement, seront incités à automatiser les postes.  

Il s’ensuivra une vague d’investissements dans l’automatisation, que l’étude chiffre à 8 000 milliards de dollars aux Etats-Unis, et qui pourrait conduire à la suppression de 20 à 25 % des emplois actuels. Les travailleurs les plus durement touchés par cette substitution seront ceux qui perçoivent des salaires moyens et faibles. Des millions de personnes se retrouveront ainsi privées d’emplois et de salaire, et ces pertes de revenus seront à l’origine d’une baisse de la consommation.

Cette baisse de la consommation va se combiner avec l’épuisement de ce boom des investissements d’ici la fin de la prochaine décennie. La croissance anémique de la demande, et la baisse des taux d’intérêt induiront un marasme économique, et une hausse des inégalités.

Une concurrence pour s’accaparer les bénéfices du système de protection sociale

Ces pressions sociales et économiques accrues se feront ressentir sur les systèmes de sécurité sociale, et elles exalteront en conséquence les antagonismes entre les millenials, et les baby boomers. Car les millenials, les plus affectés par les suppressions d’emplois, demanderont de la formation et un revenu minimum pour compenser l’absence ou la faiblesse des salaires. Les baby boomers, de leur côté, dépendront des régimes de retraite et de santé.

Ces deux générations seront donc antagonistes, et les gouvernements aux prises avec des déficits importants, ne pourront guère régler ce différend.

On peut se demander quel groupe social sera celui qui sera le plus écouté par l’Etat. Karen Harris directrice du département des macro-tendances chez Bain, qui a dirigé cette étude, pense connaître la réponse :

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