Ni texte, ni like, ni vidéo: qu’est-ce que Clubhouse, le réseau social qui vaut déjà 1 milliard ?

Créé il y a moins d’un an, Clubhouse vaudrait déjà un milliard d’euros. Novateur, ce réseau social américain grandit à pas de géant. En utilisant des ingrédients totalement différents de ceux de ses prédécesseurs.

Sommes-nous à un tournant dans l’histoire des réseaux sociaux ? Il est encore trop tôt pour le dire. Toutefois, quelques plateformes, telles que Parler, sont en pleine expansion et ambitionnent de faire tomber les mastodontes Facebook, Twitter et Instagram de leur piédestal.

Grâce à sa politique de modération plus laxiste, Parler a vu son nombre d’utilisateurs exploser ces derniers mois. Au point de devenir le repère de nombreux membres de l’extrême-droite. Une liberté de ton et de propos qui a valu à Parler d’être sanctionné par les géants de la tech.

Aux antipodes de Parler, on retrouve Clubhouse. Créé en mars 2020, ce réseau social américain a tout d’un ovni. Pas de photo ni de vidéo, pas plus de publication ni de texte. Et encore moins de like. Clubhouse fonctionne sur le contenu audio.

Un réseau select et très modéré

Clubhouse se base sur différentes « chambres ». Des salons de discussion audio, publics ou privés, via lesquels les utilisateurs peuvent discuter en direct et de vive voix sur des sujets bien précis. Des modérateurs, présents dans chaque chambre, s’assurent que les débats se déroulent en toute courtoisie. Ils donnent la parole à chaque personne et coupent le micro de ceux qui vont trop loin.

Vous l’aurez compris, là où les discussions sur les réseaux sociaux traditionnels ont bien trop souvent tendance à tourner au règlement de compte, Clubhouse mise sur le débat calme et réfléchi. La moyenne d’âge de ses utilisateurs tourne autour des 40 à 50 ans.

Pour rester dans cet esprit select, Clubhouse n’est accessible que sur invitation. Ce qui ne l’empêche pas de grandir semaine après semaine. La plateforme a récemment atteint le cap des deux millions d’utilisateurs. Jusqu’ici cantonnée aux États-Unis, elle perce enfin en Europe depuis début janvier. La semaine dernière, elle a même été l’application la plus téléchargée en Allemagne.

Quid de la suite ?

Cette semaine, le média américain Axios a révélé que Clubhouse venait de finaliser sa deuxième levée de fonds. Elle a été évaluée à 100 millions de dollars. Ce qui donnerait désormais une valeur de 1 milliard de dollars au tout jeune réseau social.

Fort de son succès express, Clubhouse a de l’ambition à revendre. Ses créateurs, Paul Davison et Rohan Seth, ont récemment fait part de leur volonté d’ouvrir leur réseau social à un plus large public. Uniquement disponible sur iOS, l’application arrive bientôt sur Android.

Dans ses plans, Clubhouse envisage également de rémunérer ses influenceurs les plus écoutés. L’accès à certaines chambres pourrait devenir payant, via un système de dons ou d’abonnements, sur lesquels la plateforme prélèverait une commission. Comme Twitch, en somme.

Le défi de Clubhouse semble complexe. En grandissant, le réseau social risque de perdre le caractère confidentiel qui a fait son succès jusqu’à présent. Autre donnée importante: plus il y aura d’utilisateurs, plus il y aura de risques de dérapage. Or, ce sont justement les discussions posées qui font le charme de l’application. Clubhouse devra dès lors engager des modérateurs à tour de bras. Ou miser sur une modération à base d’intelligence artificielle, bien plus difficile à mettre en place pour du contenu audio que pour de l’écrit.

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